Faut-il un verre différent pour chaque type de vin ?
Un cabernet sauvignon, un pinot grigio, un mousseux et un rosé peuvent-ils se boire dans n’importe quel verre ? Faut-il utiliser des verres en cristal ? Est-ce que le goût sera différent, si je bois le vin dans une coupe plus évasée ? Quelques idées reçues passées au peigne fin…et surtout quel type de verre vaut-il mieux acheter ? Suivez le guide…
La question est souvent posée : « Dois-je acheter une nouvelle armoire de cuisine pour y entreposer une cinquantaine de verres à vin ? Une cinquantaine, mais pourquoi, grands dieux ? J’aime le pinot noir, tout autant que le merlot, le sauvignon blanc et quelques autres cépages, donc j’ai besoin de plusieurs exemplaires du verre adapté pour chacun d’entre eux ! » Mais alors, si c’est le cas, quel verre faut-il pour boire un Côte-Rôtie, un assemblage d’un cépage rouge, la syrah et d’un cépage blanc, le viognier ? Sacré dilemme, non ?
Autant le dire tout de suite, on peut trouver sur le marché quantité de modèles, censés mettre en évidence les caractéristiques propres à chaque type de vin et fournir au dégustateur la meilleure expérience. Certains sont « conçus » exclusivement pour les vins tanniques comme ceux à base de cabernet sauvignon alors que d’autres sont plus évasés pour mettre en valeur et équilibrer l’acidité plus élevée et le fruit tel que pour les bourgognes.
Question de marketing ?
L’une des marques de verres à vin les plus connues à travers le monde est assurément Riedel. L’entreprise d’origine autrichienne qui remonte à quelques générations a vu tout une occasion en 1973 lorsque Claus Riedel trouva une façon de vendre plus de verres sur le marché. Il mit au point la série Sommelier, une série de 10 verres différents pour 10 types de vins, selon les cépages. Selon Riedel, chaque modèle était le verre idéal pour libérer de la façon la plus efficace les arômes spécifiques à tel ou tel type de vin. De plus, le verre permettait de « diriger » le vin vers la partie de votre palais susceptible d’apprécier le mieux les caractéristiques du nectar. Invraisemblable ? Pas pour ceux qui ont fait de Riedel, un succès non démenti depuis des décennies. Les ventes ont depuis explosé…
Et pourtant de tels postulats ne semblent être que des billevesées. Selon plusieurs études américaines et européennes, il n’y a aucun fondement scientifique qui permet d’affirmer une telle chose. En fait, notre cerveau ne se soucie guère d’où vient le goût lorsqu’il atterrit dans notre gosier. Peu importe la forme du verre… Donc, ce qui est important, c’est surtout le vin et non le contenant. Et si vous vouliez une autre preuve que Riedel continue de surfer sur cette vague, sachez que l’entreprise a conçu un verre pour le Coke…
Cristal ou verre ?
Le cristal est fait de verre avec du monoxyde de plomb. La teneur de ce dernier varie selon la provenance du produit (1% aux États-Unis, jusque 30% en Europe). Bon nombre de fabricants offrent des verres de cristal sans plomb avec un alliage de zinc et de magnésium. Alors pourquoi choisir le cristal ? Question d’éclats ! Les minéraux contenus dans le cristal feront réfléchir la lumière et donneront une brillance à votre verre. De plus, un verre de cristal sera plus mince que le verre. Sans oublier le petit son agréable qu’il fait lorsqu’on fait tchin tchin…Le verre lui sera par contre plus durable, moins cassant (au lave-vaisselle) et surtout moins cher.
Des verres sans pied ?
La grande mode depuis quelques temps est au verre sans pied. D’apparence plus moderne, ils demeurent un choix plutôt cosmétique. Question de goût, car en fait, ils n’ont rien à envier à leurs « grands frères » surélevés. Personnellement, je les évite parce quand on les prend en mains, on a tendance à réchauffer le vin. « Fancy » et moderne, mais je préfère prendre mon pied…de verre. D’autant plus qu’il est plus facile de faire tournoyer son verre pour sentir pleinement les arômes du vin.
Quelle forme de verre choisir ?
C’est vraiment une question de goût personnel. J’ai pris l’habitude d’acheter le modèle passe partout, l’Ouverture de Riedel. Oui, je sais c’est la marque du champion du marketing, mais ce modèle classique que l’on retrouve souvent dans les salons de vins convient parfaitement à tout type de vin. Spiegelau, Schott Zwiesel et Mikasa en font des versions similaires.
Et pour les vins mousseux ?
Alors que la coupe (supposée avoir été moulée sur le sein de la marquise de Pompadour (1721-1764), qui était la maîtresse favorite de Louis XV ou encore sur le sein de Marie-Antoinette (1755-1793), reine de France et épouse de Louis XVI. Finalement ce sont juste des rumeurs colportées) fut longtemps très populaire, une simple flûte a pris le relais comme verre de prédilection. En fait, la flûte élancée est celle qui permettra de garder les bulles actives du vin mousseux plus longtemps. Moins d’espace pour l’air, les bulles ne pourront donc pas s’échapper aussi vite du verre. Cela étant dit, j’aime bien aussi boire le mousseux dans mon Riedel Ouverture. Encore une fois, question de goût…
Et pour déguster pour le plaisir ?
Enfin, j’utilise souvent le verre classique, conçu selon les préceptes de l’INAO. Plus petit et très « maniable », il est un « outil » très utile pour y plonger son nez et saisir les arômes. Mais, comme dirait Nadia Fournier, du Guide du vin Phaneuf, c’est aussi avec ce verre qu’on peut constater plus facilement les défauts de ce que l’on boit. Ce modèle convient aussi parfaitement à la dégustation des liquoreux comme le porto.
Bref, que vous les aimiez à l’ouverture large, au bol évasé ou étroit, avec des dessins, à 10 $ ou 80 dollars le verre, l’important reste ce que vous utilisez pour les remplir. Tout le reste n’est que choix cosmétique et fonction de profondeur de portefeuille ou de limite de cartes de crédit. À la bonne vôtre !
Le meilleur verre….Cabernet 16oz de Arc International
Merci pour la suggestion !