Une raclette entre copains, une fondue avec la famille, les occasions pour festoyer pour le plaisir avec de la bonne viande et du bon fromage ne manquent pas quand le climat est plutôt frais. Mais quels vins s’accordent le mieux avec ces bons soupers ? Essayons de démêler tout cela en fonction du type de raclette ou de fondues.

Commençons par le plus simple : la fondue au fromage

 

 

 

 

 

 

 

 

Un bon quignon de pain que l’on plonge dans le fromage bien fondu en faisant bien attention de ne pas le perdre, y’a-t-il quelque chose de plus réconfortant que cela ? Un plaisir coupable que l’on servira avec un bon blanc originaire de la Suisse, le célèbre fendant.

Cave Saint-Pierre, Fendant du Valais, 2016, Suisse

Non, ce vin n’est pas du tout prétentieux ni pédant comme un fendant au Québec. En fait, le fendant, issu du cépage chasselas, porte ce nom parce que quand ce raisin est bien mûr, la peau et la pulpe se fendent sous la pression du doigt, sans que le jus ne s’écoule. C’est léger et fruité et cela ne viendra pas alourdir les bonnes rations de fromage que vous allez engloutir avec votre fondue. (21,05$)

Et la raclette alors ?

 

 

 

 

 

 

Et que dire du fromage bien fondu que l’on déverse allègrement de sa petite poêle sur une bonne pomme de terre encore toute chaude ? Un bon blanc de la Savoie ou un rouge léger…

Domaine Gérald Dubreuil, Roussette du Bugey, 2015, Savoie, France

Pourquoi ne pas sortir des sentiers battus avec cette appellation peu connue qui utilise un cépage, assez rare merci, nommé l’altesse ! C’est un vin singulier tout en légèreté avec ses arômes de fruits à noyaux, de miel et de poire. C’est très surprenant et le 12% d’alcool (de plus en rare) en fait un vin très digeste (22,55$)

Et si vous accompagnez votre raclette de charcuterie ?

Château de la Chaize, Brouilly, Beaujolais, France

Un vin rouge léger avec une bonne acidité devrait faire l’affaire. Le Brouilly pourrait ainsi trancher dans le gras du fromage et celui des charcuteries. Celui-ci est tout simple, avec ses arômes de framboises, de cerises et d’épices. Juste du plaisir en toute simplicité. (17,05$)

Jean Foillard, Beaujolais, 2016, Collection Rézin, France

Autre vin plaisir qui se boit comme du petit lait, ce gamay du Beaujolais. C’est fruité à souhait, pas de chichi, juste du bon jus sans artifice ni soufre. C’est bon à s’en damner tellement ça rentre au poste facilement. Un vin tonique dont on ne se lasse pas parce que c’est un vin de soif. Du bonbon…(24,65$)

Une bonne fondue chinoise ?

 

 

 

 

 

 

 

Du bœuf, du poulet, des légumes que l’on cuit dans un bouillon parfois aigre-doux ? Tout un défi, surtout quand on trempe ensuite la viande dans des petites sauces vinaigrées… Un bon gamay du Beaujolais fera l’affaire.

Domaine du Vissoux, Les Griottes, 2016, Beaujolais, France

Celui-ci est particulièrement gourmand et gorgé de fruits rouges. C’est gouleyant et non dénué de matière en bouche. Un petit côté épicé viendra vous fouetter le palais et devrait être capable de tenir tête aux petites sauces et saveurs aigres-douces. Là encore, aucune lourdeur. Un vin plaisir que l’on servira à 16 degrés. (19,85$)

Et pourquoi pas un rosé ?

Le Pive gris, 2017, Vignobles Jeanjean, Languedoc-Roussillon

Cela pourrait vous surprendre mais cela fait quelque fois que je sers du rosé à mes convives lors de fondues chinoise. Que ce soit le Buti Nages ou le Pive, je trouve que cela apporte un petit côté festif et de la légèreté à table. C’est fruité, un peu iodé et d’une fraîcheur qui fait du bien, surtout quand on est juste en face d’un caquelon bouillonnant. Essayez et vous verrez. (15,25$)

Une fondue bourguignonne ?

Là on change de registre puisqu’on fait frire la viande (du bœuf) dans l’huile très chaude. On a donc besoin de vins un peu plus texturés pour s’accommoder au bœuf grillé ou frit. Bourgogne et Beaujolais au menu…

Domaine Michel Juillot, Bourgogne, 2016, France

Le nom le dit, le Bourguignon boit du… Bourgogne. Nul besoin de grever son budget en achetant du Gevrey Chambertin ou du Nuits St-Georges, essayons donc un bourgogne dit générique comme celui-ci. Rien de compliqué, juste du pinot noir qui a mûri un an en fûts de chêne. (24,25$)

Stéphane Aviron, 2016, Morgon, Beaujolais, France

Du gamay un peu plus structuré, on le trouve dans les appellations Morgon ou Moulin à vent. Celui « faisait un joli travail » avec la bourguignonne. Fruité et floral à la fois, ce vin a suffisamment de coffre, mais pas trop, pour se mesurer à la viande. Et encore une fois, c’est très digeste.(20,45$)

Et si les choses se corsaient ?

Personnellement, ce que je préfère, c’est la fameuse raclette surmontée d’une pierrade ou d’une plaque de gril sur lequel on fait cuire nos viandes ou même des crevettes. Bœuf, canard, poulet, porc, tout y passe et puis toujours ce fromage suisse fondu. Un vrai casse-tête pour l’accord avec du vin. Là encore, allons-y avec ce que l’on aime mais pas trop lourd…

Raimonda, Barbera d’Alba, 2016, Fontanafredda, Piémont, Italie

Du fruit rouge bien mûr et des épices font de ce vins un essai intéressant avec une pierrade-raclette. C’est généreux, un peu animal et souple en bouche. Servi rafraîchi, ce vin de Fontanafredda, le roi du barolo, pourrait vous surprendre. À petit prix en plus. (15,55$)

Domaine Cazes, Marie Gabrielle, 2016, Côtes du Roussillon, France

Ce vin bio du Roussillon nous offre, millésime après millésime, du bon jus savoureux avec du fruit noir et des tanins bien tissés. Un assemblage de syrah, grenache et mourvèdre bien charnu qui taillera bien dans les petits morceaux de bavette grillée. C’est  toujours bien fait pour moins de 20$ (18,45$)

 

En conclusion

Amusez-vous avec votre vin préféré, mais allez surtout vers des vins qui ne seront pas trop tanniques, car avec la chaleur des grils et autres poêles sur la table, cela risque de durcir le vin. Je n’irais pas trop vers les bordeaux haut de gamme et autres cabernets sauvignons californiens en général, car dans le premier cas, on les gâcherait avec le gras et les sauces. Quant aux deuxièmes, leur lourdeur n’est pas vraiment appropriée dans les cas de fondues et de raclettes. Mais bon, il n’existe pas de vérité absolue. J’en connais qui prennent leur raclette et fondue au fromage avec du mousseux. Et pourquoi pas après tout. Cela reste des suggestions. La dernière étant qu’il faut bien s’hydrater avec de l’eau tout au long du repas, cela vous évitera des nuits agitées… À la bonne vôtre ! (FA)