Le vin me passionne, pas de doute là-dessus, mais j’aime beaucoup la bière aussi. Même que – si vous m’avez déjà entendu le raconter, d’avance désolé – j’ai commencé ma carrière de chroniqueur par un reportage de 10 jours en Belgique.

par Marc Chapleau

À l’époque, l’un des plus illustres citoyens de ce pays, Frédéric Arnould, n’était même pas encore né. Je niaise : il n’est pas aussi jeune que ça. M’en souviens comme si c’était hier. La tournée des grands ducs, et des rencontres mémorables, notamment avec les trappistes d’Orval ainsi que Rose Blancquaert-Merckx, à l’époque maître-brasseure chez Liefmans et grande prêtresse derrière la sublime bière brune Goudenband – qui en a hélas beaucoup reperdu, depuis.

De retour au Québec, on est à la fin des années 1980, l’offre de bière se limite à peu de choses. Nos microbrasseries viennent à peine de prendre leur envol, et il faut passer par l’importation privée pour se procurer des bières spéciales, goûteuses, qui sortent des sentiers battus.

Je vous raconte tout ça, parce qu’une pépite belge vient de débarquer par la grande porte dans plusieurs bons dépanneurs et grandes épiceries : la Rodenbach, versions « Classic » et  « Grand Cru ».

La beauté de l’affaire : la Grand Cru (l’autre n’est que moyennement intéressante) se vend autour de 8 $ la bouteille de 750 ml. Une aubaine ! Pour preuve, j’en avais acheté il n’y a pas si longtemps, en importation privée, au prix pharaonique d’environ 7 $ la petite bouteille de 330 ml… Alors que si j’avais cherché un peu plus, j’aurais découvert qu’à la LCBO, en Ontario, cette 330 ml de Rodenbach Grand Cru est à 3,35 $, toutes taxes comprises.

Parlant de prix, que penser par ailleurs de nos bières locales de spécialité, souvent vendues allègrement plus de 12 $ le 750 ml, voire jusqu’à 15 $ et même plus encore. Pendant ce temps-là, un carton de six bouteilles de l’excellente Session IPA de la brasserie McAuslan revient à 10 $…

Mais bon, fin de la digression.

J’inviterai plutôt tous les amateurs de bonnes sensations, de belles couleurs, de bons arômes et de bonnes saveurs, à découvrir ce modèle du genre qu’est la Rodenbach Grand Cru, vieillie en foudres de chêne, rougeâtre et acidulée, voire aigrelette. Ajoutez à cela un inimitable goût de cerise, de griotte, et une texture légèrement moelleuse apportée par l’alcool à six pour cent.

L’équivalent d’un bourgogne chez les vins, a-t-on coutume de dire de cette référence brassicole.

Bien d’accord !

À boire, aubergiste !

Cliquez sur les prix pour les disponibilités près de chez vous.

Petit Chenin, Ken Forrester, 2018, Afrique du Sud

Un soupçon de sucre résiduel,  allez, je serai franc, j’aurais préféré pas, mais bon, 3,4 g et avec cette acidité, avec aussi ce petit (!) côté laine mouillée et miellé typique du chenin, voilà, à petit (!!) prix, un bon blanc sud-africain, avec amplement de fraîcheur. (13,95 $ – **1/2)

Château St Jean California Chardonnay 2017

Un chardonnay californien de très bonne tenue, qui réconcilie avec les chardos américains de grande distribution, encore souvent caricaturaux avec leur goût sucré et leur boisé très appuyé. Celui-ci, bien que plutôt riche et corsé, se distingue par sa fraîcheur et son goût légèrement anisé. (19,20 $ – ***).

Muscat des Papes Muscat de Beaumes-de-Venise, VAllée du Rhône, France

Les vins doux du Rhône ne sont pas légion, il y a le Rasteau (pour combien de temps encore ?), il y a aussi le Muscat. Celui-ci, élaboré par la cave coopérative locale, ne démérite pas d’année en année, c’est bien fruité, rafraîchissant et pas trop alcoolisé (15 %), bien que passablement sucré. Il s’agit seulement de prévoir le coup, de sortir le fromage bleu ou encore le foie gras. (23,95 $ – ***)

Baron de Ley Varietales Graciano 2016, Rioja, Espagne

Un rioja (Espagne) marqué par le bois américain, mélange de bacon et de noix de coco, il faut aimer ça, c’est mon cas, d’autant que l’ensemble, à peine corsé, est par ailleurs acidulé et bien pourvu en fruit. (22,15 $ – ***)