Les caisses « panachées » de vin désormais permises par la SAQ
On dit souvent que les temps de crise permettent à certains dossiers de remonter en haut de la pile. Après des années de bataille de la part des agences « d’importation privée » pour que la SAQ autorise la vente de caisses panachées de vins, la pandémie vient leur donner un coup de pouce. Temporaire… et sous certaines conditions.
Alain Rochard en parlait dans l’article d’hier, le monopole a toujours interdit aux agences d’IP de vendre plusieurs vins différents pour confectionner une caisse de 12. Vous voulez du vin d’importation privée, soit vous devez donc commander une caisse de 6 ou 12 bouteilles du même vin. Pas toujours sexy surtout quand on aime la variété. On peut bien s’arranger avec quelques amis pour se la séparer, c’est pas forcément folichon.
À partir de maintenant, les agences ont donc obtenu de la SAQ qu’elles puissent vendre ces fameuses caisses « panachées » au grand public. Mais attention, car rien n’est toujours simple quand c’est gouvernemental, ces caisses pourront être composées de 4 vins différents seulement dans le cas de caisse de 12, ou de 2 vins différents dans le cas des caisses de 6. Allez-vous pouvoir choisir ces vins ? Là encore, on est loin de cela. Dans les prochains jours, les agences devraient mentionner sur leur site internet respectif leurs offres de caisses mixtes. Car oui, elles vont en effet offrir plusieurs scénarios déjà préétablis.
Par exemple, une agence pourrait offrir une caisse de 12 bouteilles composées de trois bourgogne, trois bordeaux, trois vins de Loire, et trois vins de Provence. Une autre pourrait décider d’y aller dans la légèreté printanière avec trois vins de soif, trois rosés, trois gamays et trois blancs. Là encore, tout dépendra des stocks et du bon vouloir des agences de composer des offres alléchantes.
Permission temporaire
C’est donc un début, puisque la liberté de choisir des caisses de vins que l’on choisit de A à Z n’est pas encore à l’ordre du jour. Et, c’est là que la « baudruche » se dégonfle un petit peu, cette mesure permissive de la SAQ n’est que temporaire, le temps que la crise durera. Difficile d’évaluer, mais on estime que cela être en vigueur pour au moins plusieurs mois.
Cette petite (r)évolution est le fruit de négociations entre le monopole et le RASPIPAV (Regroupement des agences spécialisées dans la promotion des importations privées des alcools et des vins). Le groupe a d’ailleurs obtenu aussi le moratoire sur les frais d’entreposage de ses vins dans les hangars de la SAQ.
Comment commander ?
Le RASPIPAV compte bien indiquer sur son site web les agences qui seront prêtes à offrir ce type de caisses panachées. Si vous faites déjà affaire avec une agence, elle devrait ainsi offrir plusieurs caisses déjà prédéterminées afin que vous puissiez les commander. Une fois que les agents vont chercher leurs caisses aux entrepôts de la SAQ, ils devront alors répartir les 4 différents vins dans les caisses de leurs clients et en assurer la livraison eux-mêmes. Ce qui n’est pas l’idéal puisqu’il eût été préférable que ce soit le personnel de la SAQ qui s’en soit chargé, mais bon, ça c’est une autre histoire…
Et après ?
Cette timide ouverture de la SAQ est en tout cas un début pour un peu plus de liberté dans le marché du vin au Québec. On est évidemment très loin de ce que l’ancien PDG de la SAQ Alain Brunet avait présenté en 2016 sur ce blogue, c’est à dire la possibilité de commander à l’unité des vins d’agences d’IP sur SAQ.com. Ce projet est probablement mort-né pour de multiples raisons.
Il n’en reste pas moins que cette ouverture si petite soit-elle, devrait au moins demeurer après la crise de la COVID-19. Mais tout dépendra du succès de la formule et du bon vouloir du monopole d’État. L’espoir fait vivre…
Bonjour,metton que je veut 6 bouteilles de blanc fuentesca et 6 de rouge est ce que je peut??
ce sont des produits saq donc vous n’avez qua les commander en ligne.
quelle connerie de monopole de merde
Cher Frédérick Arnould. J’aime bien votre article sur ces ventes ‘panachées’ de notre charmante SAQ qui ne sait plus quoi faire pour vider ses caves et hangars des vins dédiés aux restos qui demeurent invendus. Je suis en guerre presqu’ouvertes avec ces gens des IP pour apporter mes produits ici qui se vendent très bien (au risque d’épuisement) car, voyez-vous, mes produits sont dédiés presque exclusivement aux particuliers. Le Clos des 2 Ponts n’a pas cherché d’autres marchés et j’en suis bien fier maintenant. C’est un choix que je faisais, voilà plusieurs années (devant le marché des restos pour de petits vins à petits prix) et me voilà pénalisé parce que les hangars sont pleins de vin pour les restos ! On me refuse 2 cargaisons immobilisées en France alors que le transporteur français veut agir dans les meilleurs délais au motif (pour la SAQ) que tout est sous arrêt à cause du virus; on mélange la cause de l’occasion.