25 nuances de rosé : la liste finale pour cet été !
Après avoir dégusté plus de 80 vins rosés sur les 120 disponibles sur le marché, voici donc la liste des 25 bouteilles que je vous conseille d’essayer pour cet été. Aux 14 déjà recommandés ces dernières semaines, j’en ajoute donc 11 autres pour atteindre une chouette palette de 25 nuances.
Par Frédéric Arnould (lefred@toutsurlevin.ca)
Qu’est-ce qu’un bon vin rosé ? Vaste question mais réponse plutôt brève et pragmatique : il doit être frais, vif, digeste, pouvant être bu comme apéro (pour les plus légers) ou pour accompagner les plats estivaux (pour les plus consistants et complexes). Voilà pourquoi vous ne trouverez pas ici les rosés débordants de sucre, qui malheureusement occupent encore les premières places du palmarès de vente à la SAQ. Oubliez donc les zinfandels blancs californiens, évidemment bon marché, mais si peu subtils et ô combien industriellement tristes.
La Bicicleta, Vino Cono Sur, Chili
Du pinot noir chilien, vinifié en rosé ? Et pourquoi pas ? Bien sûr, il ne faut pas s’attendre à de la dentelle, mais honnêtement, pendant que le barbecue se réchauffe, ce p’tit rosé au goût de cerise fera des merveilles en apéro, et, même s’il est plus sucré que tous les autres (15g/l). (11,50$)
Buti Nages, Michel Gassier, Vallée du Rhône, France
Un joli nez vous attirera vers votre verre de vin avec ces arômes de fruits rouges et d’agrumes. Là encore, une bonne acidité rafraîchissante et un vin très digeste, et suffisamment rassasiant. Depuis sa vallée du Rhône, Gassier nous sert une fois de plus un chouette rosé abordable. (15,95$)
Vinadeis Val d’Orbieu, Grenache, Attitude Les Vignerons, France
Je sais, la bouteille est en plastique. Mais pour l’avoir goûté à l’aveugle sans voir le flacon, je le trouvais pas si mal ce rosé. Son acidité vous fera saliver à qui mieux-mieux et les arômes de garrigue de fruits à noyaux virevolteront dans votre verre. L’avantage du plastique, cela pèsera moins lourd dans le sac à dos pour un pique-nique romantique. (15$)
Château Sainte Roseline, Prestige Var, Provence, France
Goûté une première fois il y a quelques semaines, il ne m’avait pas « flabbergasté », mais pour l’avoir redégusté cette semaine, il m’a plutôt convaincu. Arômes floraux, de pêche blanche avec une amertume en fin de bouche très rafraîchissante. Jolie « buvabilité » (16$).
Cape Bleue, Jean-Luc Colombo, Provence, France
Avec sa robe rose pâle, ce rosé regorge de bonbon anglais et de fraise. Sa vive acidité en fait un vin très digeste. Pas énormément typé, mais très agréable à boire. D’une légèreté qui fait du bien à l’approche des grandes chaleurs espérées. (17$)
Rosa dei Masi, Frioul-Vénétie, Masi, Italie
Si vous aimez les rosés aux arômes de bonbons acidulés, vous serez servis avec cet italien rempli d’arômes de fruits rouges avec une pointe d’épices. C’est pas forcément subtil, mais cela plaira à bien du monde. Le producteur utilise ici la technique de l’appassimento qui consiste à faire sécher les raisins avant de les vinifier, histoire de concentrer un peu plus les arômes du cépage refosco. (17$)
Château de Lancyre, Coteaux du Languedoc, Pic St-Loup, France
Juste au nez, nos papilles salivent à l’idée d’en boire. Syrah, grenache et cinsault dansent dans le verre avec des arômes de mangue, fruits rouges et pêche blanche. C’est frais et on a suffisamment de matière pour être bien « hydraté ». (17,45$)
Domaine Jacourette, Sainte-Victoire, Côtes de Provence, France
Ici aussi, la robe rosée est très pâle. Ce vin est provençal jusqu’au bout des petites larmes dont il tapissera votre verre. C’est frais avec un petit côté plus vineux que les autres. Bien aimé. Un exemple de vins pour lesquels il ne faut pas avoir peur de mettre quelques dollars de plus sur la table pour obtenir un bon rosé. (19,80$)
Coste Delle Plaie Cerasuolo d’Abruzzo, Podere Castorani, Italie
Comme quoi, un pilote de formule 1 peut tout à fait faire du bon vin. Jarno Trulli s’est, entre autres choses, reconverti dans le domaine du vin et propose depuis quelques années de bien bons vins italiens qui reflètent bien leur origine, les Abruzzes. Ce rosé est très élégant, original, rafraîchissant et vif dans le palais. Avec toute sa matière plus vineuse que d’autres rosés, il vaut bien son petit billet vert. (20$)
Le Rabault, Joseph Mellot, Sancerre, France
Il n’y a que seulement 560 bouteilles dans le réseau SAQ, je sais c’est vraiment dommage. Parce que ce Sancerre est vraiment bien. Arômes très floraux, très parfumé et beaucoup de fruité de framboise. Un sacré bon pinot noir rosé très raffiné, tout en subtilité. Évidemment c’est plus cher mais ce qui est rare est cher, donc… (26,15$)
Vin gris d’Amador, Domaine de la Terre rouge, Californie
Un petit dernier qui s’est niché dans la Sierra Foothills californienne. Le maître d’œuvre Bill Easton, l’un des Rhône Rangers américains (parce qu’ils utilisent des cépages rhôdaniens) concocte ici un rosé plus musclé avec beaucoup de matière en bouche mais toujours cette agréable fraîcheur. Grenache et mourvèdre font de ce vin un rosé plus « haut de gamme ». (28,45$)
Histoire de compléter la liste définitive, je vous ajoute ici les 14 rosés précédents sélectionnés il y a quelques semaines.
Col de l’Orb, Caves de Roquebrun, St-Chinian, 2015, France
Ce rosé issu d’un duo de grenache et syrah provient de l’appellation St-Chinian, qui gagne à être connue. Cultivé sur un sol riche en schiste dans l’Hérault, ce vin donne beaucoup de fruits dans votre verre. Pensez à une framboise parfumée avec des notes épicées. IL sent bon le soleil et la garrigue. Et franchement à ce prix-là (14,05$), pourquoi s’en priver ?
Le rosé Gabrielle, Vignoble Rivière du Chêne, 2015, St-Eustache, Québec
Sortons des sentiers maintes fois battus. Sortons de la Provence et du Languedoc pour aller pas très loin d’ici, dans les Laurentides. Oublions aussi les cépages traditionnels, puisqu’ici on fait clairement dans l’hybride afin de survivre aux difficiles conditions climatiques du Québec. Les raisins ont pour noms, Ste-Croix, seyval noir, frontenac gris, vidal et vandal cliche. Et le résultat est plutôt étonnant. Ce rosé est fort heureusement sec (3 grammes de sucre résiduel) et recèle d’arômes de fruits rouges (beaucoup de fraise) et de notes florales. Ce vin a une belle acidité, est légèrement salin et fera le bonheur sur les terrasses. En plus, « cocorico », il vient d’ici. Un autre bel exemple de ce vignoble québécois qui fait aussi un très bon blanc à découvrir (le W.) À prix en plus abordable. (16,05$)
Rosé de Pressée, Domaine du Tariquet, 2015, France
Vous cherchez un rosé plus charnu ? Voici, en direct du Gers, un assemblage de merlot, de cabernet franc et de syrah et de tannat. Le producteur d’un des vins bancs les plus connus sur notre marché, offre ici un rosé confectionné à partir de raisins rouges, vinifiés comme du blanc. On ne laisse donc pas les jus au contact des peaux du raisin. Bref, un jus clair qui donne lieu ici à un festival d’arômes de baies rouges (dont une abondante framboise). Un rosé « plaisir » qui ne fera pas de vieux os sur nos tablettes. (16,95$)
Le rosé, Chartier, Créateur d’harmonies, 2015, France
Pour sa nouvelle cuvée, l’éleveur de vins qu’est devenu François Chartier récidive ici avec un rosé, résultat d’un assemblage de vieilles vignes de grenache, de syrah et de cinsault. C’est entre le Pic-St-Loup et Montpellier que ce vin languedocien est élaboré. J’y ai trouvé encore plus de matière que l’an passé. C’est frais, sec, bien équilibré, légèrement épicé et cela conviendra parfaitement à de belles entrées estivales (saumon fumé, calamars frits, salade de poulet et autres tapas). Pour 19$, un bon achat encore cette année.
Listel, Sable de Camargue, Grain de gris, 2015
Commençons en toute simplicité avec la jolie robe saumonée de ce rosé de l’appellation Sable de Camargue, d’où l’on imagine les chevaux blancs galopant, au gré des clapotis de leurs sabots dans l’eau. Un vin tout en fraîcheur aux arômes d’agrumes. C’est franc et délicat, c’est équilibré et cela se boit comme du petit lait. Un bel assemblage de grenache, de cinsault, de merlot et de cabernet. À prix d’ami. (13,10$)
Le Pive Gris, IGP Sable de Camargue, Vignobles JeanJean, 2015
Restons dans la même appellation avec un classique qui année après année, fait toujours plaisir à retrouver. Du grenache gris, du grenache noir et du merlot à parts égales, surmontés d’un 10 pour cent de cabernet franc donnent un rosé aux arômes de fruits rouge (fraise surtout) et d’agrumes avec des accents acidulés. Un autre coup de maître des vignobles Jeanjean. (16,45$)
Fumées blanches, Gris de sauvignon, François Lurton, 2015
Ne sursautez pas à la vue du prix…il s’agit ici d’une bouteille d’un litre et demi. Avec l’indice de grande « buvabilité » de ce rosé, pourquoi ouvrir une deuxième « petite » bouteille alors que ce magnum fera l’affaire, surtout entre amis. Cet assemblage de sauvignon gris (à mi chemin entre le blanc et le rouge) et de sauvignon blanc fleure bon les groseilles rouges et le pamplemousse. C’est frais, pas compliqué et on redemande quand vient poindre le soleil sur les terrasses. (28,90$)
Château Grand Escalion, Costières de Nîmes, Gabriel-Meffre, 2015
Avec les Coteaux d’Aix en Provence, les Costières de Nîmes sont parmi les grandes appellations populaires du monde du rosé. En voici un bon exemple avec un assemblage à 60% de grenache et 40% de syrah. La robe de ce rosé aux reflets saumon est d’une belle limpidité. Au nez, quelques arômes floraux mais surtout ces petits fruits rouges qui sautillent dans le verre. Ce vin est léger et la finale en bouche est très satisfaisante (17,85$)
Château de Nages, Vieilles vignes, Costières de Nîmes, Michel Gassier, 2015
Restons dans les costières avec un producteur qui nous donne toujours du beau jus. Ce rosé est élevé sur lei pendant 3 mois, ce qui en fait un vin avec bien de la matière. Au menu, fraise et grenadine et puis ces épices et ces arômes floraux qui rehaussent le vin. Grenache et syrah sont au premier plan. Mourvèdre et le cinsault jouent de belle façon leur partition aromatique de deuxièmes violons. (19,95$) Plus simple et passe-partout, le « Buti-Nages » est aussi tout à fait rassasiant pour ce prix (15,95$).
Les Béatines, Domaine les Béates, Coteaux d’Aix en Provence, 2015
Parlons-en justement des fameux coteaux d’Aix en Provence. 4200 hectares de vignes répartis sur 49 communes entre Aix et Marseille. Ici, c’est le parfait climat de la Méditerranée où souffle le mistral. On reconnaît ce type de vin grâce à sa robe typique plutôt pâle. Explosion de saveurs florales, de petits fruits et de pomme verte. Très aromatique et dotée d’une belle fraîcheur, ce vin donne envie de le boire tout au long du souper. (20,65$) Disponible dès le 28 avril prochain.
Vina Real, Rosado, Rioja, 2015
Direction l’Espagne avec un rosé que je qualifierais de vin pour foodies. Ici, on a affaire à du viura (ou macabeo, un cépage blanc) avec du tempranillo. Dans le verre, il a cette couleur pelures d’oignons. Au nez, il regorge de senteurs d’abricot, de fruits sauvages et de notes parfumées. En bouche, vous avez une jolie matière qui pourrait en surprendre plus d’un. Pas le rosé conventionnel que l’on connaît habituellement et c’est tant mieux. Sortez les crevettes grillées… (17,85$)
Castello di Amato, Rosato, Toscana, Siena, 2015
On ne va forcément vers les Italiens pour boire du rosé, et pourtant c’est dommage car on y trouve des choses intéressantes. Prenez par exemple, ce rosé à base de sangiovese et de merlot. À première vue, il est beaucoup plus coloré que les autres. Ici, la macération a durée 12 heures, d’où la couleur cerise plus prononcée. Ce rosato toscan sent les fraises des bois et les fruits tropicaux. La bouche est vive et on y sent poindre quelques accents de minéralité. Le corps de ce rosé a un côté plus rouge que blanc. Bref, à essayer… (20,85$)
Tombù, Vino de la Tierra de Castilla Y Leon, Prieto Picudo, 2014
Je suis sûr que vous n’avez jamais entendu parler de prieto picudo ! Et pour cause, ce cépage espagnol est surtout confiné dans l’appellation de la Tierra de Castilla. Il est utilisé surtout pour sa couleur, son acidité, ses tanins et ses sucres naturels. On rencontre ce cépage surtout vinifié en rouge, moins en rosé. Une curiosité qui vaut le détour, entre autres parce qu’on sort des senties battus, en l’occurrence les cépages conventionnels du rosé. Le vin passe cinq mois sur ses lies fines, ce qui donne une certaine complexité à ce vin. Ce jus intéressant fait la part belle aux arômes de pomme grenade et de fraises des bois. En vente dès le 28 avril. (18,45$)
Planeta, Rosé, Sicilia DOC
Vous connaissez peut-être les vins siciliens de chez Planeta, de bonnes bouteilles avec ce côté brut des cépages autochtones. Ce domaine produit aussi une excellente huile d’olive, parmi les plus savoureuses de la planète. Ici, on découvre un très bon rosé fait à partir de nero d’avola et de syrah. Avec sa couleur de coucher de soleil très pâle, ce vin sent bon la fraise sauvage, la rhubarbe et la framboise. La bouche reflète le nez avec en plus des arômes pêche blanche. Un autre vin italien à déguster. Patientez, il arrive en succursale le 12 mai prochain. (16,95$)
Pétale de rose, Régine Sumeire, 2015
Mis en bouteille au domaine du Château de la Tour l’Évêque, ce vin fait encore une fois partie de la liste de mes rosés préférés. Un rosé haute couture, comme je me plais à le décrire, résultat du travail de Régine Sumeire. Ce rosé est légèrement épicé avec des notes de pêche, de pamplemousse sucré et quelques accents floraux (pivoine). Une belle longueur persistante en bouche. (21,65$) De quoi vivre la vie en rose…À la bonne vôtre !
et le rosé de La Mordorée?
Très bon Tavel, bien sûr. Sachez que la liste n’en était pas une exhaustive.
Au plaisir.
Il y a un vin rosé que j’aime plus que tout c’est le gris de cigare. Il faut se précipiter à la SAQ à son arrivée il ne reste pas sur les tablettes très longtemps
Absolument. Vous avez raison, Ginette. Un très bon vin.