Chevaliers, de la Dévergonde…

Dry January - Tout sur le Vin

Je sais, j’ai mes espions, que cela a traversé l’esprit de certains : à la lueur de mes deux premières chroniques de l’année, quasi dépourvues de suggestions d’achat, serait-il possible que je souscrive à une telle ineptie qu’un dry january ?

Par Marc Chapleau

Non, parce que, franchement, tant qu’à être à l’année pieds et poings liés devant ce monstre innommable, cette bête maléfique qu’est l’alcool, mieux vaut faire acte de soumission et régulièrement, religieusement, sans coup férir, honorer son roi et maître…

L’éventualité d’un mois drabe au possible étant écartée, buvons, sans plus tarder.

E. Guigal Côtes-du-RhôneCôtes-du-Rhône rouge, Guigal 2016, France

Cherchez l’erreur… Peine perdue, car il n’y en a pas, de fausse note, dans ce rouge d’entrée de gamme de la célèbre maison d’Ampuis toujours aussi fiable et aussi bon, d’une étonnante élégance, même, pour un vin de ce prix. C’est à l’évidence très travaillé, les arômes et les saveurs sont très slick, rien n’accroche ; on pourrait trouver cela ennuyant, or non, c’est bon, impeccable, ça se boit tout seul. Chapeau, encore une fois, à cette dynastie qui semble encore mieux réussir ses « petits » vins que ses grandissimes cuvées, hélas pas toujours aussi éclatantes qu’escompté. (***1/2 / 19,85 $)

Beaujolais, L'Ancien, Jean-Paul BrunBeaujolais, L’Ancien, Jean-Paul Brun, 2018, France

Moins vif et moins éclatant que le 2017 du même vin, mais en revanche plus gourmand, plus de corps et de profondeur, avec quand même suffisamment de fraîcheur. Plus que jamais, ce beaujo a des airs de bourgogne. P.-S. Je n’osais croire la chose possible, j’ai même failli ouvrir à la place un bordeaux, genre, mais voilà ce beaujolais a parfaitement accompagné un faux-filet par ailleurs des plus innocents – dans le sens de pas coupable, tabeûrne, bourré de nerf et de tiraille… Ça m’apprendra à m’approvisionner dans une grande surface, à rabais.
(***1/2 / 19,90 $)

Casillero del DIabloCasillero del Diablo, Cabernet Sauvignon, 2018, Chili

Impossible de se tromper : c’est souple, fruité, structuré, à peine corsé, la fraîcheur est là également, le miracle, pour ainsi dire, c’est que c’est bien sec, pas de sucre racoleur. Rien de compliqué, même plutôt simple, mais attention, c’est bon, surtout bu assez frais pour exalter le fruit – et surtout, il s’agit d’un excellent rapport qualité-prix ! (en promotion à 11,95 $ / **1/2)

Taylor Porto LBV 2014Taylor Porto LBV 2014

Un classique, toujours aussi éprouvé, conjuguant puissance et suavité. À boire plutôt frais, pour tempérer la caresse, hmmmm, de l’alcool… Pour mémoire, ce LBV de Taylor peut vieillir, couché dans le cellier à l’horizontale malgré sa capsule-couronne. À preuve, une dégustation verticale faite à l’époque de Cellier avec une dizaine de millésimes, certains âgés de près de 20 ans. Comme quoi le vin défie encore et toujours tous les experts. (20,95 $ / ***1/2)

 

Rodenbach 2017 BelgiqueRodenbach, Vintage 2017, Belgique

Exquise bière belge, la crème de la crème de la production de cette brasserie, une sélection des meilleures cuves autrement destinées à la « Grand Cru » de la même maison. Cette Vintage est plus veloutée (alcool à 7 pour cent), légèrement plus boisée aussi, mais le goût de cerise et l’acidité demeurent bien présents, et la persistance est remarquable. Vendue en format 750 ml dans certaines épiceries et détaillants spécialisés, elle est, chose rare ! plus chère en Ontario, à la LCBO (ici à 11,50 $ toutes taxes comprises / ****)