Cinq vins pour sortir des sentiers battus
Et si on mettait de côté le chardonnay, merlot, pinot grigio et autres cépages si répandus qu’on ne sait plus où donner de la tête ? Voici une occasion de sortir des sentiers battus et d’essayer des cépages parfois rarement bus dans nos contrées.
Planalto, Reserva Douro DOC, Casa Ferreirihna, 2016, Portugal
Une alerte aubaine pour commencer ! La maison portugaise Ferreirinha, appartenant à Sogrape qui produit le Mateus rosé (20 millions de bouteilles par an vendues dans le monde !!!), offre ici un bon vin blanc élaboré à partir de viosinho, malvasia fina, gouveio, arinto, ceodega, rabigato et de moscatel. À part ce dernier, ce sont des cépages peu connus, vous en conviendrez. Belle pureté du fruit frais (agrumes) avec de notes de fleurs blanches et de gazon fraîchement coupé. Arômes légèrement muscatés en finale. D’une vive acidité, c’est le vin blanc du Douro le plus vendu au Portugal. Alors, buvons comme les Portugais… Surtout à ce prix dérisoire. (11,55$)
Inspiracion Valdemar, Tempranillo Blanco, 2016, Espagne
Vous avez sûrement déjà bu du tempranillo, ce cépage porte drapeau de l’Espagne. Eh bien figurez-vous qu’il existe depuis peu du tempranillo…blanc. La Famille Martinez Bujanda qui possède la maison Valdemar, déjà bien connue pour ses bons vins de Conde Valdemar, lance sur notre marché ce très bon blanc singulier. Pour la petite histoire, c’est dans un petit village de la Rioja qu’un cep de tempranillo (rouge) a subi une mutation génétique naturelle et s’est transformé en cépage blanc. Après avoir attendu la confirmation qu’il s’agissait bien d’une mutation permanente (comme un raisin albinos), ce producteur a donc pris le pari de le vinifier. Ce 2016 n’a jamais vu de barrique de chêne de sa vie puisque le vin a seulement passé du temps en cuves inox avec un séjour prolongé sur les lies, ce qui lui donne un joli gras en bouche. Citron, fruits exotiques et minéralité, c’est délicieux et selon certains, cela ressemble un peu à un bon vin blanc de la vallée du Rhône (19,90$) Essayez aussi la version en rouge, très bien faite aussi.
Markowitsch, Blaufränkisch, 2016, Carnutum, Autriche
Et pourquoi pas se plonger les naseaux dans un bon verre de blaufränkisch, un cépage autrichien, aussi cultivé en Hongrie sous le nom de kekfrankos ? Vinifié en barriques de chêne, ce vin fleure bon les cerises sauvages et les épices. Rien d’hyper complexe, mais juste le bonheur d’un vin très digeste qui parfois se donne des petits air de cabernet franc. Ce producteur autrichien fait aussi dans le pinot noir et le zweigelt, un autre cépage à explorer si vous en trouvez au rayon des vins autrichiens. (20,45$)
Ijalba, Graciano, Rioja, 2015, Espagne
Oublions le tempranillo légendaire de la Rioja pour ce cépage cultivé en petites quantités mais qui donne de bien bons vins qui ont de la gueule et du bagout quand c’est bien fait. Dans le verre, on a droit à une « explosion » de fruits rouges bien mûrs et de fruits noirs Quelques notes terreuses de tapis de feuilles d’automne avec une pointe de kirsch et de réglisse. En bouche, les tanins sont charnus avec des notes boisées. Un vin costaud pour accompagner des plats de viandes. Encore une fois, à boire maintenant ou en faire provision pour les 3 prochaines années. (21,50$)
Sandrone, Dolcetto d’Alba, 2016, Italie
Terminons ce périple en dehors des sentiers battus pour essayer un dolcetto d’Alba. N’allez pas croire qu’il s’agit d’un vin doux et moelleux parce qu’il s’appelle dolcetto (petit doux) Le nom est surtout un petit clin d’œil à son acidité relativement modérée. C’est en tout cas un cépage rouge du Piémont dont le territoire s’étend dans les collines de Langhe, au sud de la région du Barolo. Parfum d’oeillet, prune, cerise rouge et confiture de framboise. Élevage en cuve inox pendant 9 mois et 3 autres mois en bouteille. Joli fruité couplé avec des tanins nourris. 10% de de la production totale de ce vin est vendue au Québec. Pas mal du tout. (23,50$) À la bonne vôtre !