Du vin bio pour tous les goûts
Ils ont parfois mauvaise presse. Certains producteurs hésitent même à qualifier leurs vins de biologiques, biodynamiques et autres, de peur « d’effrayer » certains consommateurs circonspects face à ces dénominations. N’empêche, le bio gagne du terrain (agricole) et petit à petit le cœur des buveurs de vins. Histoire de s’acoquiner avec la tendance, pourquoi ne pas essayer ces quelques exemples de vins classés « bio » qui valent bien vos papilles gustatives et vos palais.
Par Frédéric Arnould (lefred@toutsurlevin.ca)
Depuis les années 2000, les vins issus de raisins qui ont été cultivés selon les préceptes et les cahiers de charges « biologiques » font les beaux jours des producteurs qui ont fait le pari « vert ». En France, par exemple, les viticulteurs font de plus en plus le saut : 14% de conversion de plus vers le bio en 2015. L’Hexagone est devant l’Italie sur le terrain bio , mais derrière la championne, l’Espagne. Sur le plan des ventes au Québec, le vin bio a connu une augmentation de 16% en volume au cours des deux dernières années, selon Vin Québec. Pour l’instant, le choix est plutôt restreint dans la belle province, mais une offre de plus en plus diversifiée se faufile petit à petit sur nos tablettes. Commençons par quelques blancs…
Le Canon du maréchal, André et Bernard Cazes, 2015, Languedoc-Roussillon, France
Ce vin issu de la biodynamie, a un nez coquin, presqu’enfantin ! Il fleure bon la fraise surette et le bonbon acidulé. Bref du bonbon, en blanc en plus. Un chouette alliage de muscat et de viognier. Surprenant et excessivement buvable si vous voyez ce que je veux dire. (17$)
Chablis, les Vieilles vignes de Sainte-Claire 2014, Jean-Marc Brocard
Alerte au chardonnay cultivé en biodynamie ! Ce joli Chablis vous fera saliver de plaisir avec son acidité vivifiante. Il est salin et minéral à souhait (pierre à fusil !). Des arômes de fruits secs lui donnent uune certaine complexité. Pas de répit pour vos papilles, ce chardonnay, vous le boirez avec bonheur. (25,85$)
Paso a paso, Tempranillo, Bodegas Volver, 2014, Espagne
Emboîtons le pas avec les rouges ! Oi, je sais, ce tempranillo est plutôt boisé, mais ce n’est pas écrasant. Il a en fait de belles rondeurs en bouche. Ce vin sent le réconfort à plein nez en cet entre-deux-saisons. Prune, fraise, cerise, vanille, tout ça, c’est charmeur. Il plaira à ceux qui les aiment vanillés. Paella et castagnettes au menu, olé ! (17,65$)
Les Domaines de Petit Roubié, Syrah, Pays, d’Oc, France
Un chouette petit vin sympa qui sent les fruits rouges, le poivre, le poivron rouge et quelques épices très « Languedoc ». En bouche, il est gouleyant, facile à boire et ses tanins sont tout en harmonie pour encadrer l’ensemble de l’oeuvre. À ce prix-là, pourquoi s’en priver. (17,05$)
L’impertinent Faugères, Château des Estanilles, 2013, Languedoc-Roussillon, France
Juste le nom m’a fait m’y attarder. De la syrah, du grenache, du carignan, du cinsault et du mourvèdre se marient ici pour le meilleur, et c’est pas pire du tout. C’est un vin qui est ferme en bouche, rempli de fruits noirs et qui est certifié bio « Ecocert ». Beaucoup de fruits gourmands, quelques notes épicées et un peu de fraîcheur, et vous obtenez cet impertinent. (19,20$)
Château Picoron, Côtes de Castillon, 2013, France
Un bordeaux bien fait issu de l’agriculture raisonnée. Un concept qui est à cheval entre les techniques modernes et le savoir-faire traditionnel. Ainsi, à l’invesre du bio qui n’utilisera pas d’engrais chimiques, l’agriculteur « raisonné » se permettra quelques « saupoudrages » à certaines périodes de l’année. Ce vin aen tout cas beaucoup de matière, desnotes poivrées, une belle structure tannique et de beaux fruits. Un côtes de Bordeaux qui a une jolie « buvabilité ». Un beau coup de coeur à prix doux. (20,80$)
Domaine des Terres Blanches, 2012, Provence, France
Un rouge qui sent bon la Provence. Il est rond en bouche, séduisant, avec beaucoup de chaleur dans le vin (14,50% d’alcool). On y entend presque les cigales. Il a une belle intensité au nez et sur le palais. C’est franc, sans fioritures et des arômes floraux lui donnent une petite touche raffinée qui lui va si bien. (22,25$)
Château de Nages, Cuvée Joseph Torrès, 2012, Vallée du Rhône, France
Ce vin à la robe plutôt sombre mérite un bon cpup de carafe avant le service. Michel gassier ici nous offre une syrah puissante ou fruits noirs et rouges se disputent la vedette dans le verre. Des effluves boisés donnent une impression de sucre vanillé réconfortant. Ce Côstières de Nîmes à plutôt des allures de Cornas. Le mourvèdre assemblé à la syrah doit y être pour quelque chose. Costaud et enjôleur. (25$)
Château le Puy, 2011, Bordeaux, France
Alors, lui, je le confesse, c’est mon genre de Bordeaux. Un assemble à 85% de merlot, de 14% de cabernet sauvignon et ce petit pour cent de carménère. Le domaine fait travailler les chevaux, pas de chimie dans le domaine et on évite le soufre. Les fruits rouges sont mûrs, le cassis et la groseille sont aussi présents et le cacao grillé emballe le tout. C’est un bordeaux « fraîcheur avec cette touche animale sauvage qui me plaît beaucoup. (28,85$)
Do Ut Des, Fattoria Carpineta Fontalpino, 2011, Toscane, Italie
Un vin toscan qui a de la rondeur, avec une robe sombre et opaque. Les fruits sont un peu compotés, les notes animales sont présentes, pas de doute, on a affaire à un sérieux gaillard qui pourrait encore se dévoiler davantage dans 2-3 ans. Beaucoup de matière en bouche. Un beau vin agrobiologique. (37,25$)
Domaine de Beaurenard, Châteauneuf-du-Pape 2012, Vallée du Rhône, France
Bel assemblage de grenache (70$), de syrah (10%), de mourvèdre (10%) et de cinsault (10%), quatre des 18 cépages autorisés dans la confection de l’appellation Châteauneuf-du-Pape. J’ai trouvé ce millésime très accessible chez ce producteur. C’est un vin charnu, plutôt souple en bouche avec un joli fruité surmonté de notes épicées. Plutôt abordable, il pourrait prendre du galon d’ici quelques années. (47,75$) À la bonne vôtre, amis du bio… Et si vous avez des doutes sur le bio, lisez donc ceci.