Et si on buvait du vinho verde ? (2e partie)
L’un des articles qui demeurent l’un des plus lus depuis les trois dernières années, et qui de plus, fut l’un des premiers écrits sur ce site, concerne un vin d’appellation portugaise au nom évocateur de vinho verde. Et si on écrivait une deuxième partie à cet article, trois ans plus tard ?
Juste pour resituer l’appellation, sachez que nous sommes dans le nord-ouest du Portugal, une région où il pleut quand même abondamment (jusqu’à 2 000 millimètres par an), ce qui aide évidemment beaucoup pour le côté verdoyant. Même pendant les vendanges (à l’automne), il n’est pas rare que la pluie soit aussi de la partie.
Il faut savoir aussi que les premiers vins portugais exportés vers le marché européen était justement le vinho verde. Au seizième et dix-septième siècles, les bouteilles de la vallée de Minho et de Lima étaient acheminées par les mêmes bateaux qui transportaient la fameuse morue salée (bacalhau).
Un petit rappel des cépages ?
Ils ont pour noms alvarihno (le jumeau de l’albarino espagnol), arinto, azal blanc, batoca, trajadura et loureiro pour les plus répandus. Au total plus d’une quarantaine de cépages sont autorisés dans l’appellation certifiée et garantie qui existe depuis 1959.
Pourquoi est-il si populaire ?
L’évidence d’abord : pour le consommateur, la tendance est à la légèreté. Finis les gros blancs pâteux où le beurre et la vanille vous endorment les papilles. Ces vins lourds ne font plus recette. Par contre, le vinho verde est plutôt faible en alcool (entre 9 et 13%) et la fraîcheur du fruit y est privilégiée. Depuis plusieurs années, on a accès à de bien meilleurs vinho verde que par le passé. Finie la version tellement acide que notre émail de dents fondait à vue d’œil. En outre, ils offrent d’excellents rapport qualité prix.
Juste du blanc ?
Vous serez peut-être surpris d’apprendre qu’il se produit du vinho verde en rouge, en rosé, en mousseux et qu’on en retrouve aussi dans du brandy et du marc, mais ils ne représentent qu’une petite partie de la production. La plupart des vins disponibles pour l’exportation sont surtout les vins blancs.
Est-ce toujours pétillant ?
Curieusement, certains producteurs de vinho verde aiment encore rajouter du gaz carbonique afin d’amplifier cette fraîcheur typique, mais la pression ajoutée dans la bouteille ne permet pas de les considérer comme des vins mousseux. On parlera plutôt de vin perlant. Personnellement, je préfère la version tranquille de ces vins qui, à mon humble avis, offrent plus de complexité et de raffinement.
Un vin juste pour la terrasse ?
Le vinho verde a encore cette réputation de petit vin pas compliqué, sans profondeur et qui mérite juste sa place sur le bord de la piscine quand il fait chaud. Rien ne serait plus faux. Oui, certains vinho verde n’ont pour seul objectif que de vous désaltérer sans complexe. Il suffit de penser au légendaire Gazela et autre Gatao. Par contre, les meilleurs vinho verde méritent qu’on les accompagne de tapas mais aussi de plats de poisson ou de fruits de mer. Par exemple, les huîtres et les calmars (grillés ou frits) se sentiront en bonne compagnie avec ce vin jeune.
On déguste…*
Aveleda, 2017, Vinho verde, Portugal
Les chances sont fortes que vous ayez découvert le vinho verde par le biais de cette bouteille et pour cause puisqu’il se situe, aux côtés du Gazela, comme l’un des plus vendus sur la planète. C’est un vin d’entrée de gamme demi-sec (18 grammes de sucre résiduel par litre), au faible taux d’alcool de 9,5% et qui se boit très facilement entre amis sur le bord de la piscine, « sans se la jouer ». Un produit de qualité constante. (10,90$)
Loureiro, Joao Portugal Ramos, 2017, Vinho verde, Portugal
Ce vinho verde de Ramos est surtout à base de loureiro. On est encore une fois dans les fruits tropicaux et dans la fraîcheur sans fioritures. Moins sucré que le Aveleda, il offre un joli nez de fruits (pamplemousse, lime) et de fleurs. C’est vif en bouche et d’intensité moyenne au niveau de la finale. Pas de gaz ajouté. Juste du fruit, parfait pour l’apéro. 12,5% d’alcool. (13,90$)
Astronauta, Arinto, 2017, Vinho verde, Portugal
C’est l’un des vinho verde les plus en vogue ces jours-ci, et pour cause puisque sa disponibilité est limitée dans le réseau du monopole. Produit à partir du cépage arinto, le vin de ce producteur joue vraiment dans le registre floral et des fruits exotiques, ananas en tête. C’est vraiment bien fait, bien sec et ça se boit avec énormément de plaisir. Légèrement salin en finale, ce vinho verde ne restera pas longtemps disponible. 11% d’alcool. (18,05$)
Nostalgia, Lua Cheia, 2016, Vinho verde, Portugal
Un autre bel exemple de ce qui se fait de mieux dans l’appellation avec un 100% alvarinho. Bien sûr, cela fleure bon les agrumes, mais il y a un petit quelque chose de plus qui fait qu’on s’y attarde davantage. Le vin est resté en contact avec les lies, ce qui donne un petit côté plus rondelet en bouche. Minéralité et belle longueur en bouche en bonus. 13% d’alcool. (22,95$)
*Pour connaître les disponibilités près de chez vous, cliquez sur la bouteille.
Les vins du Poirtugal sont pour nous des incontournables et cette chronique est parfaitement indiquées pour nous . Merci grandement !