Et si on donnait une autre chance au beaujolais nouveau ?

, Et si on donnait une autre chance au beaujolais nouveau ?

Troisième jeudi du mois de novembre, c’est la tradition, le beaujolais nouveau fait son apparition sur les tablettes de marchands de vin. Et le millésime 2018 pourrait bien en réconcilier certains avec un vin qui reste d’abord un formidable outil de marketing pour les vignerons du Beaujolais.

Car, pour ces producteurs, le lancement du beaujo nouveau permet de faire de l’argent quelques semaines seulement après avoir vendangé, ce qui constitue un avantage non négligeable. Imaginez pour d’autres régions comme celle de Bordeaux ou de la Rioja en Espagne, le vin une fois produit doit séjourner en barriques de chêne pendant plusieurs mois, parfois même jusqu’à deux ans avant d’être commercialisé. Autant de temps pendant lequel, rien ne se vend et le vin prend de la place dans les caves.

, Et si on donnait une autre chance au beaujolais nouveau ?Beaujolais nouveau, mode d’emploi

Une fois récoltées, les grappes entières de gamay noir à jus blanc sont mises dans des cuves d’acier inoxydables qui restent ouvertes. On appelle cette méthode la macération semi-carbonique. Les raisins vont fermenter pendant quelques jours seulement. Cette fermentation alcoolique se produit juste par le tassement des grappes sous leur poids et le jus fermente même à l’intérieur des grains de raisins. Après la macération, on presse les raisins et on prend le moût (le jus) pour une deuxième fermentation, et le tour est joué. Juste un vin fruité, peu coloré, aux arômes de fruits rouges et de bonbons acidulés. Le vin est bu à partir du troisième jeudi de novembre. Surtout, ne pensez même pas à le mettre en cave, il ne s’améliorera pas.

, Et si on donnait une autre chance au beaujolais nouveau ?Des ventes en baisse

En 2017, il s’est vendu 24 millions de bouteilles de « beaujo » nouveau, dont 6 millions au Japon, le pays le plus friand de ce « bonbon ». Il y a cependant une tendance, les ventes de Beaujolais nouveau ne cessent de reculer depuis une quinzaine d’années. Même les Japonais commencent à délaisser ce vin primeur.

Fidèle à cette tradition depuis plus de 40 ans, la SAQ accueille dans ses magasins 4 410 caisses de vins nouveaux qui viennent d’arriver. On est évidemment très loin du sommet des 48 500 caisses vendues en 2000. À côté des traditionnels Duboeuf et Mommessin, la SAQ a ajouté cette année quelques nouveautés, histoire de titiller la curiosité des consommateurs. (voir plus bas)

Question de satisfaire l’esprit de découverte de ces derniers, la SAQ introduit encore cette année quelques nouveautés. Nous croyons ainsi être en mesure de bien répondre au besoin de la clientèle qui voudra ouvrir une bouteille à l’occasion de la fête des vendanges.

2018, une bonne année ?

Cette année, les vignerons disent avoir profité de conditions de maturation parfaites qui n’ont pas été affectées par la sécheresse. Le gamay serait donc riche et concentré pour ce nouveau 2018. Alors, sans plus attendre, on déguste ? Quelques terrines, saucissons et autres cochonnailles accompagneront à merveille ce vin sans prétention que l’on boira, rafraîchi.

Cliquez sur la bouteille pour les disponibilités près de chez vous

, Et si on donnait une autre chance au beaujolais nouveau ?Gamay Nouveau, Georges Duboeuf, 2018, Vin de pays de l’Ardèche, France

Avec ses 1 190 caisses sur le marché, c’est le numéro 1 du beaujolais nouveau en termes de bouteilles disponibles. Plus concentré que l’an passé, c’est vraiment l’entrée de gamme de l’appellation. Très ou trop bonbon ? À vous de voir… (12,95 $)

, Et si on donnait une autre chance au beaujolais nouveau ?Trenel, Beaujolais Nouveau, 2018, France

Présente dans tous les crus du Beaujolais, cette maison livre ici un p’tit nouveau somme toute plutôt agréable. Le fruité est rouge, acidulé, simple d’approche et sans complexe. Pourquoi pas ? Esprits chagrins s’abstenir…(15,90$)

, Et si on donnait une autre chance au beaujolais nouveau ?
Les Griottes, Gamay nouveau,  Domaine du Vissoux, 2018, Vin de France

Un gamay déclassifié en vin de France pour cette maison dont je bois de temps à autres les Griottes pour me rafraîchir le gosier lors de fondues chinoises par exemple. Ce nouveau est plutôt coulant tel un bon cocktail de fruits frais. C’est honnête et bien fait. Pour amateurs avertis. (18,95 $)

, Et si on donnait une autre chance au beaujolais nouveau ?Laurence et Rémi Dufaitre, Vin de France Nouveau, 2018

Un petit vin de France très sympa d’un domaine dont j’avais beaucoup apprécié la cuvée Prémices. Ce gamay nature est très croquant et ma foi, plutôt réussi. Un beau coup de cœur parmi ces vins nouveaux. Du vrai vin glouglou qui vous donne envie d’en reprendre un verre illico presto. (20,50$)

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Beaujolais Nouveau, Jean-Paul Brun, 2018, Domaine des Terres Dorées, France

Jean-Paul Brun fait de bonnes cuvées de gamay dans le Beaujolais avec son domaine des Terres Dorées. Ici, il livre sa version du vin nouveau avec une assez belle structure et une bonne concentration. On est loin des Duboeuf et Mommessin, mais honnêtement, on ne s’en plaindra pas forcément. Assez réussi et plaisant à boire. (20,75$)

, Et si on donnait une autre chance au beaujolais nouveau ?Care Nouveau, Carinena, 2018, Espagne

Que vient faire un vin espagnol dans cette liste, me direz-vous ? Certains pays comme l’Italie ou l’Espagne tentent de capitaliser sur cet outil marketing des vins nouveaux pour s’insérer sur le marché à cette époque de l’année. Pas de gamay ici, mais bien du tempranillo et du grenache vinifié en mode « nouveau ». Du bonbon à la framboise et à la fraise…(12,25$)