Gérard Bertrand, le roi des vins en biodynamie
La sortie du livre de Gérard Bertrand, La nature au coeur, est une bonne occasion de revisiter l’histoire d’une passion familiale languedocienne qui se poursuit en quatrième génération.
C’est en 1975, dans les vignes du Château de Villemajou, au cœur des Corbières, que Gérard Bertrand a mis son pieds à l’étrier en faisant sa première vendange. Pendant 12 ans, il a ensuite poursuivi son apprentissage aux côtés de son père Georges Bertrand. Fort de son expérience, le géant (au propre comme au figuré) a alors repris le flambeau familial après le décès accidentel de son père en 1987. Créateur de la société des vins Gérard Bertrand afin de développer une gamme de vins du Sud de la France, le vigneron n’a eu de cesse de se battre pour que la nature soit au coeur de son métier en faisant la promotion de l’agriculture biologique et biodynamique.
La biodynamie au coeur des vignobles de Gérard Bertrand
Celui qui se destinait à une carrière de rugbyman (il a joué comme troisième ligne aile au RC Narbonne, dont il est devenu capitaine, et a terminé sa carrière sportive comme capitaine du Stade français) a présidé à l’expansion sans précédent du domaine familial. En trente ans, la superficie est passée de 60 à 920 hectares cultivés en biodynamie. L’entreprise compte aujourd »hui 15 domaines en Languedoc-Roussillon, dont les vins sont distribués dans 150 pays.
« Si j’ai un message à donner c’est que rien n’est impossible. On a mis le vin du sud de la France sur la carte du monde quand il n’y était pas et que maintenant on est connu comme une des régions les plus excitantes sur la planète en termes de qualité de vin. Comme disait St-Exupéry : si tu veux tracer un sillon droit, accroche ton char à une étoile. » – Gérard Bertrand
Dans son livre La nature au coeur (29,95$), Gérard Bertrand partage son parcours de vie et son engagement en faveur de la nature. Pour ce faire, il témoigne de sa double expérience de vigneron et de chef d’entreprise. Ses points de mire : les écosystèmes, le respect de la nature et la préservation des sols vivants.
« Le Gérard Bertrand de 22 ans avait des rêves que celui d’aujourd’hui a réalisés, même en allant plus loin que ce qu’il espérait. Donc c’est une satisfaction mais aussi une chance d’avoir eu des parents qui m’ont toujours poussé à voir plus grand et plus loin, qui m’ont appris les valeurs du travail et qui m’ont éduqué aussi pour savoir donner donner un sens à la vie. » – Gérard Bertrand
Ne jamais être contre nature
Faire du bio dans le Languedoc, c’est évidemment plus propice que dans le Bordelais ou la Bourgogne, où le climat parfois donne plus de fil à retordre au vigneron. Gérard Bertrand en est conscient : « Rien n’est impossible, on a toujours des challenges à relever dans tous les vignobles. À la fin, c’est toujours important de trouver la fameuse trilogie d’adaptation entre le sols, le climat et les cépages et ça, c’est révélé par la main de l’homme. Donc une fois qu’on a trouvé sa voie, on est heureux. »
Gérard Bertrand lors du Earth Day à Washington au printemps 2022
Celui qui est fan des vieux carignans, grenaches et syrahs, (c’est la tradition du Languedoc), et qui aime aussi explorer de nouvelles pistes, avec le chardonnay et le pinot noir, prépare la quatrième génération familiale à gérer l’empire languedocien. Emma et Matthias Bertrand sont en piste pour suivre le chemin tracé par la famille. « Je veux les aider à les former pour les 20 prochaines années si Dieu me prête vie, car c’est un travail qui demande du temps », ajoute le paternel.
Trois vins pour goûter au savoir-faire de Gérard Bertrand
Gris blanc, 2021, Pays d’Oc, France
On dirait presque un vin blanc tellement la pâleur de ce rosé est manifeste. Grenache gris et grenache noir sont au menu de cette cuvée du géant du Languedoc. Plein de vie et de soleil. Parfait pour la salade, le barbecue et tout l’été. (15,95$)
Côte des Roses, 2021, Languedoc, France
Un abonné à l’été, année après année, avec toujours ou à peu près le même assemblage de grenache, syrah et cinsault. Encore une fois gorgé de fruits rouges comme de groseilles et quelques notes florales pour séduire le consommateur. Très polyvalent pour l’été. (19,75$)
Côtes du Roussillon Villages, Tautavel Héritage An 560, France
Ce Tautavel du Roussillon ne donne pas sa place avec son 15% d’alcool, mais ce grand gaillard est plutôt bien équilibré. Grenache, syrah et carignan se partagent la scène ici et laissent la part belle aux fruits noirs (cassis, cassis, cassis !). C’est le parfait compagnon d’un bon barbecue de steaks et de légumes grillés, (pensez poivrons rouges), le tout avec des herbes de Provence. Pas compliqué, efficace et à bon prix. (18,25$)