Offrez de nouvelles expériences de rosé à votre palais
Au départ, je souhaitais seulement m’indigner auprès de ma communauté sur la disparition des vins rosés de gastronomie. En effet, n’avez-vous pas remarqué la disparition lente de ces rosés, aussi foncés qu’aromatiques ? En tout cas, le vin rosé s’est appauvri et s’est standardisé dans l’indifférence la plus totale…
Par Jean-Nicolas Mouretin du blogue Beaux-Vins (Blogueur invité)
Le vin rosé clair standardisé à la mode
Dans le pays qui se veut être le premier producteur et consommateur de rosé au monde, la France, le constat est sans appel : ce vin est de moins en moins consommé.
Le cabinet d’études Nielsen explique le recul de 10% des ventes de vins rosés en 2019 par un facteur météorologique. De plus, il explique cet écart par l’augmentation des ventes en 2018 grâce à la Coupe du Monde de football. Il me semble que cette baisse est bien plus profonde qu’il n’y paraisse. Par rapport à 2017, nous pouvons constater une baisse de 5% des ventes de vin rosé.
Evidemment, la météo et les événements sportifs sont des facteurs forts dans la consommation de vin rosé, mais sont-ils les seuls ?
Des prix en hausse
Vin de copains par excellence, le vin rosé est une boisson sociale. Comme la bière bue avec des amis, il doit se vouloir simple et accessible ; un prétexte pour partager un bon moment. Aujourd’hui, certains rosés se vendent deux à trois fois plus chers qu’avant. Avec des cuvées à 20 ou 30 euros, nous nous sommes peut-être éloignés de cette réalité.
Le vin rosé s’est largement appauvri
Heureusement, il reste encore de nombreux vins accessibles financièrement et de très bonne facture. Cependant, il est à déplorer que le monde du vin rosé s’est largement standardisé autour d’un style unique : le rosé clair.
En effet, l’hégémonie du rosé clair laisse peu de place à la découverte d’autres styles de vins. D’après une étude menée par le Centre de recherche et d’expérimentation sur le vin rosé, l’intensité de couleur des rosés a été divisée par deux en l’espace de 14 ans.
Ainsi, il me semble essentiel de communiquer sur cette grande diversité de rosés. Nous voyons de plus en plus d’infographies réduire le rosé à quelques couleurs et styles. Nous devrions plutôt nous intéresser aux 120 nuances de rosés et à leurs goûts tout aussi variés!
Pour une majorité de consommateurs, il existe une relation (loin d’être totalement fausse) entre la couleur et le goût d’un vin. En ne voulant produire que du rosé clair et en limitant le niveau de connaissance de ce vin, nous avons malheureusement appauvri le monde du vin rosé. Aujourd’hui, il n’est pas rare d’entendre un client mettre en relation la couleur claire du rosé à son niveau de qualité.
Nous l’avons appauvri au point qu’il est devenu difficile de trouver des rosés sortant de leur ordinaire pâleur. Les rosés foncés sont devenus tellement difficiles à vendre que même les cavistes se mettent à en proposer de moins en moins.
A ne vouloir proposer que du rosé clair sans réel alternative, aurions-nous fini par lasser les consommateurs ?
Et si nous changions cette tendance…
Par cet article, je souhaite que les consommateurs prennent conscience de la pluralité des vins rosés. Je rêve que les cavistes, grandes surfaces et autres vendeurs se mettent à proposer plus de choix dans leurs sélections. J’invite les influenceurs et blogueurs à communiquer bien plus sur ces couleurs perdues du vin !
Il existe des appellations merveilleuses à découvrir ou re-découvrir : le Marsannay en Bourgogne, le Bandol en Provence, le Tavel en Vallée du Rhône ou encore le Clairet à Bordeaux n’en sont que quelques exemples.
Et n’oubliez pas…
Amis lecteurs, j’espère que vous entendrez mon appel. Offrir de nouvelles expériences à son palais est une chose merveilleuse que nous offre le vin ! Il serait dommage de s’en passer…
Je vous propose de partager vos découvertes sur les réseaux sociaux pour offrir à d’autres la possibilité de faire de même avec le hashtag #ViveLesVinsRosés.