Pour oublier le Beaujolais nouveau…
Troisième jeudi du mois de novembre, on n’y échappe pas, c’est le jour du Beaujolais nouveau. Considéré comme un tord-boyaux par certains et comme un formidable concept de marketing pour d’autres, le beaujolais nouveau est surtout la porte d’entrée vers un autre monde, celui des crus du beaujolais.
Alors que les Bordeaux se classent par grands crus (il y en a quelques dizaines), les appellations de Bourgogne en comptent une centaine. Dans le Beaujolais, il y a deux appellations (beaujolais et beaujolais-village) et 10 crus. Des vins, toujours à base de gamay mais avec un savoir-faire pas mal plus respecté et une vinification plus longue que pour le beaujolais nouveau. Vous aimez les vins plutôt légers et charmeurs, choisissez alors les crus de Chiroubles, Fleurie et Saint-Amour. Vous préférez plus costaud ? Alors ruez-vous sur les Brouilly, Côtes de Brouilly, Juliénas, Régnié, Chénas, et surtout Morgon et Moulin-à-vent . Ceux-ci sont plus épicés, plus « couillus » avec une longueur en bouche qui ne se dément pas, grâce entre autres aux quelques mois passés en fûts de chêne.
Saint-Amour, Grandes mises 2015, Mommessin, Beaujolais, France
Je l’admets, je ne suis jamais tombé en amour avec le St-Amour, pour moi c’est un petit beaujo d’apéro, un peu mince, mignon mais sans plus. Personnellement, je suis plus Morgon et Moulin à vent. Par contre, celui-ci de Mommessin est surprenant à plus d’un titre. D’abord la couleur plutôt foncée, annonciatrice d’un vin plus concentré, avec plus d’extraction du fruit. Du coup, on est moins sur les fruits rouges et plus sur les noirs. Résultat, de la cerise noire et des griottes, une texture bien veloutée en bouche pour un gamay de St-Amour. Seulement 18 800 bouteilles ont été produites. À essayer pour vous convaincre d’oublier le beaujo nouveau… (24,75$)