Une maison de Champagne qui a 4500 patrons
Première marque de Champagne en France et troisième dans le monde, Nicolas Feuillatte continue d’étendre ses tentacules sur les marchés internationaux. Ici, Au Québec, il se vend environ 8 000 caisses par année. Pas mal pour une maison crée il y a seulement une quarantaine d’années, en 1976…
Guillaume Roffiaen, chef de caves de Nicolas Feuillatte
À la SAQ, c’est le troisième champagne le plus vendu en volume, loin derrière la titanesque Veuve Cliquot bien sûr, puisque celle-ci bénéficie de l’énorme appui marketing de LVMH, groupe de marques de luxe dont Moët & Chandon et Louis Vuitton. Pour réussir à vendre 10 millions de bouteilles dans le monde chaque année, l’entreprise s’est adjoint les services de 4500 vignerons adhérents, de 82 caves coopératives installées sur 2100 hectares de vignoble. Guillaume Roffiaen, chef de caves de Nicolas Feuillatte aime plaisanter que l’entreprise est gérée par 4 500 patrons. Pas toujours facile soit, mais le résultat final est plutôt efficient.
D’ailleurs, l’une des raisons de son succès même dans les années les plus difficiles alors que des vignobles champenois peuvent être balayées par les caprices climatiques, c’est sa capacité de réserve. La maison a ainsi accès à 100 000 hectolitres qui permettent de conserver année après année, la cohérence et la constance qualitative de la maison.
Cap sur la bistronomie
Au fait, Nicolas Feuillatte, c’était qui ? Un homme d’affaires français expatrié à New York et qui a fait fortune en vendant du café africain en sol américain. Depuis sa mort en 2015, la marque n’a cessé de gruger des parts de marché à travers le monde et d’explorer de nouvelles cuvées. Par exemple, la petite dernière s’appelle Terroir Premier Cru. Après avoir essayé une multitude d’accords mets-vins, la maison en est arrivée à produire ce champagne crayeux, vif, tendu, minéral aux arômes de poires et de miel avec une finale légèrement saline. C’est un produit destiné au nouveau phénomène français de la bistronomie : soit à cheval entre la fine cuisine de bistro et le restaurant gastronomique, le tout servi dans un décor moins guindé, plus convivial. À noter que cette cuvée est seulement vendue en importation privée pour environ 60$.
On déguste ?
Nicolas Feuillatte, Réserve Exclusive, Brut, Champagne, France
Cet assemblage classique de 40% de pinot noir, 40% de pinot meunier et de 20% de chardonnay produit un champagne d’une belle polyvalence, franc, droit et sans fioriture. Élégant sans le pinot noir trop charpenté et avec une belle capacité de vous accompagner jusqu’à l’entrée du repas. Cette cuvée non millésimée représente 80% de la production de la maison. Bon prix pour cette qualité. (48,50$)
Nicolas Feuillatte, Blanc de blancs, 2012, Champagne, France
Il ne reste que quelques bouteilles de 2008 en succursales, mais bientôt apparaîtra le 2012. Ce 100% chardonnay m’a séduit par sa fraîcheur et sa gourmandise avec ses notes florales, de miel et de menthe fraîche. Fines bulles et minéralité complètent le tout. De quoi bien accompagner un tartare de saumon relevé. La classe. (57$)
Nicolas Feuillatte, Graphic Ice, Champagne, France
La jeune maison champenoise n’a pas pu résister à la tendance répandue de produire un mousseux un peu plus bling-bling pour les boîtes de nuit où l’on boit du champagne avec de la glace, quelques fruits frais ou même des ajouts à cause de cette étrange mode de la « mixologie ». N’empêche, bu bien frais, même avec sa trentaine de grammes de sucre résiduel, il se laissait boire, le bougre, en fin de repas avec une assiette de mangue et de fruits exotiques. (57,75$)
Enfin, il n’en reste pas beaucoup mais, la grande cuvée haut de gamme Palmes d’Or en est une qui combine la puissance du pinot noir avec le côté velouté du chardonnay. Comptez 135 $ la bouteille.
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