Vive la Beaujonomie et ses vins blancs
Après la gastronomie et la bistronomie, il faut dorénavant faire de la place pour la « Beaujonomie ». Car, cette nouvelle vague qui déferle en provenance du terroir du Beaujolais se mérite plus que jamais une place de choix sur votre table. En plus, c’est l’occasion de (re)découvrir des vins blancs finement ciselés, avec du caractère et tellement propices aux accords gastronomiques de qualité. Et à des prix défiant toute concurrence…
Par Frédéric Arnould
Avez-vous remarqué ? On parle de plus en plus des vins du Beaujolais un peu partout. Des vins d’une jolie buvabilité, entend-on par ici, des vins gourmands et de plus en plus raffinés à prix d’ami, chuchote-t-on par là. Et avec raison, puisque les beaujolais sont devenus récemment très « tendance »notamment grâce au gamay dont raffolent les amateurs de bonne bouffe. Parce que ces vins sont si faciles à accorder non seulement avec les plats des bistros et de restaurants de haute voltige mais aussi chez soi, entre amis, lors de soupers préparés avec goût.
Après la bistronomie, la Beaujonomie…
Pas étonnant donc que les Français aiment leur beaujolais sous toutes ses formes puisqu’ils consomment 60 % de la production totale. Les Canadiens figurent parmi les consommateurs les plus friands sur le marché international puisque notre pays est le quatrième plus important importateur des vins de la région.
Pour la petite histoire, il faut se rappeler que le Beaujolais compte 12 appellations d’origine contrôlée (AOC) : Moulin-à-Vent, Chiroubles, Fleurie, Chénas, Morgon, l’AOC Beaujolais, Beaujolais Villages, Brouilly, Côte de Brouilly, Juliénas, Saint-Amour et Régnié.
Place au chardonnay !
Voilà ce qui m’amène aux beaujolais blancs. Parce que, avouez-le, la plupart du temps, quand on pense « beaujo », on pense au cépage rouge, le fameux gamay affriolant. Pourtant, les blancs de cette appellation devraient figurer parmi les vins de choix pour s’accorder avec vos meilleurs petits plats joliment mitonnés.
Les vignes dans le Beaujolais
D’abord, parce que le cépage blanc qui règne en maître absolu dans ce terroir n’est autre que le chardonnay. Y’a-t-il un cépage plus raffiné et polyvalent que le chardo ? Même s’il ne représente que seulement 2% de la production totale dans la région, le beaujolais blanc reste un trésor parfois méconnu car plus de 400 vignerons s’emploient, tels des tailleurs de diamant, à peaufiner sans cesse son élaboration.
Dans les deux seules appellations en blanc, l’AOC Beaujolais et le Beaujolais-Villages, le chardonnay est planté dans des terrains souvent peu fertiles, ce qui pousse la vigne à puiser de toutes ses forces ses nutriments nécessaires. De quoi produire des raisins qui vont révéler la complexité du vin à la fin de son élaboration.
En somme, les Beaujolais blancs sont des vins au fruité généreux, tout en fraîcheur et faciles à boire. Quant aux Beaujolais-Villages, leurs notes florales et minérales vont imprimer les vins sur le long terme puisque ceux-ci se gardent merveilleusement bien en cave pour plusieurs années. Les plus patients sont d’ailleurs souvent récompensés par de surprenantes complexités, lorsqu’ils ouvrent leur blanc du Beaujolais.
L’un des plus grands atouts des Beaujolais blancs, outre celui d’explorer et de goûter un terroir unique, demeure ses prix. Inutile de devoir contracter une deuxième hypothèque pour déguster les chardonnays blancs. Il est en fait difficile de trouver mieux que ces vins blancs à des prix de 20 à 35$ maximum, bref d’imbattables rapports qualité-prix.
Les vins blancs du Beaujolais et la bonne cuisine
Et que ce soit à l’apéro tout en cuisinant nos repas conviviaux à la maison, avec des plats de poisson, des pâtes aux fruits de mer, une belle assiette de saumon fumé, un plateau de fromages ou même avec certains desserts, le beaujolais blanc s’impose par sa gourmandise et sa polyvalence. Bref, la « Beaujonomie » à son meilleur… Pour en découvrir davantage sur le beaujolais, c’est par ici et aussi sur Facebook.
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Jean-Marc Burgaud, Beaujolais Villages Blanc, 2016, France
Pour explorer la souplesse du beaujolais blanc, rien de tel que de se plonger sur ce vin de Burgaud. C’est un vin vif aux accents de poire et d’abricot avec une bouche généreuse. Encore une fois, un chardonnay doté d’une texture ample et d’une fraîcheur si bienvenue. Délicieux avec un plat d’endives gratinées à la sauce blanche, une terrine de poisson ou un lapin à la sauce moutarde. (25,20$)
Les vins blancs du Beaujolais et le ceviche de pétoncles
Terres Dorées, Jean-Paul Brun, 2018, Beaujolais blanc, France
Cela fait presque 40 ans que Jean-Paul Brun a planté ces vignes de chardonnay dans le sol sablonneux et et limoneux du Beaujolais. Vinifié sur ses lies fines et élevé en cuves inox et de béton, ce chardonnay est un bon exemple de l’appellation. Élégant, remarquablement soyeux avec sa minéralité et ses arômes gourmands de fruits blancs, il est tout indiqué pour un ceviche de pétoncles. (26,65$)
Christophe Pacalet, Beaujolais blanc, 2017, France
Pour découvrir la joliesse des beaujolais blancs, difficile de passer à côté de ce très bon chardonnay qui regorge de fruits à chair blanche (poire et pomme), de minéralité et d’une acidité bien équilibrée avec la texture plus grasse en bouche. Finale florale. De quoi bien accompagner un plat de veau en crème. (29$)
Le gamay, allié du poulet grillé
Et n’oublions pas le gamay pour les amateurs…
Domaine Bulliat, Le Colombier, 2017, Morgon, Beaujolais, France
Et pourquoi pas un très bon morgon pour constater à quel point le gamay s’illustre tellement bien dans ce vin robuste, dense et à la trame tellement bien articulée sur un fruité accompli aux parfums de cerises noires et de fraise des bois. Tout y est, les tanins pour la structure, l’acidité juteuse et du plaisir à la tonne. Du poulet grillé, du canard ou encore un filet de porc aux champignons et on se régale… (26,25$)