La faute aux conquistadors

La faute aux conquistadors - Tout sur le Vin

Deux chiliens pour commencer, histoire d’encourager un peu les citoyens là-bas, toujours aux prises avec les disparités économiques et l’agitation sociale qu’elles ont engendrée.

Par Marc Chapleau

Cela dit, les propriétaires des vignobles concernés ont sûrement des accointances avec le grand capital basé à Santiago ou Valparaiso, alors à qui le crime
profitera-t-il ?

Tenez-nous-en au vin, ce sera plus simple…

Cono Sur Organic Chardonnay 2018 - Tout sur le VinEn blanc, le Chardonnay Cono Sur 2018 est passablement attrayant et à prix plutôt léger. Bien nerveux et même quasi vif, malgré la présence d’un peu de résiduel (3,8 g). Les fruits tropicaux au nez, l’ananas notamment, la poire aussi, pas de vanille ni de connotation boisée par ailleurs – ce dont, dans le cas présent, on se réjouira. (15,85 $ / ***)

Puis un autre chilien, le Clos des Fous Itata 2017, qui devrait bientôt prendre le relais du 2016 apparemment encore « sur les tablettes », sorry pour l’anglicisme.

Clos des Fous Itata 2017 - Tout sur le VinUn rouge à base de cinsault (environ 60 pour cent) et de pais, un cépage pour ainsi dire autochtone, originaire d’Espagne et apporté là par les conquistadors au XVIe siècle. En effet, ces gentilshommes ne faisant pas que zigouiller leurs prochains, ils allaient à la messe et avaient donc besoin de vin pour célébrer l’office.

Que de sang versé…

Trêve de racontars, ce « Clos des Fous Itata » mérite le détour. Il a du corps, de la profondeur étonnamment, et de la concentration aussi. Rappelle les rouges du Rhône Sud en moins capiteux et en plus rafraîchissant. (17,90 $ / ***1/2)

Avant d’aller plus loin, un mot sur le Chablis Bichot 2018, qui m’a semblé moins bon qu’à l’accoutumée – que les précédents millésimes, c’est dire. La faute à l’année qualifiée de solaire ? Peut-être. Toujours est-il que le vin est très bon quand même, et je l’aurais franchement recommandé eût-il été un peu plus nerveux, plus tendu.

Labouré-Roi La Princesse Maudite Côteaux Bourguignons - Tout sur le VinAutrement, retour aux rouges tout en restant en Bourgogne avec l’étonnant Princesse Maudite Labouré-Roi 2018. Rien de grand dans celui-ci, ne partons pas en peur, c’est léger et acidulé mais aussi bien typé, on reconnaît l’empreinte du gamay et on a l’impression en prime de sentir la petite touche de pinot noir intégrée à l’assemblage. À ce prix, et malgré le nom qui peut laisser songeur, une affaire. (15,55 $ / ***). Ah, j’allais oublier de préciser, l’appellation est
« Coteaux Bourguignons », qui depuis 2011 remplace notamment celle, grandiloquente, on s’en souvient, de « Bourgogne Grand Ordinaire ».

Du Portugal à présent, plus spécifiquement de la vallée du Douro, là où on fait le porto, le Vinha Grande Casa Ferreirinha 2016. Un très bon rouge corsé, même costaud, mais en même temps c’est assez souple, le vin a du gras. Finale saline pas désagréable du tout, un peu de cuir itou. (18 $ / ***1/2 )

Mazzei Ser Lapo Chianti Classico RiservaLe Chianti Classico Riserva Ser Lapo Mazzei 2016 : Du cuir et des épices dans ce rouge toscan, un peu de réduction aussi, une note de sueur avec de la cerise derrière qui fait coucou, je suis là, la bouche suit, bien tendue, astringente comme il se doit, légèrement c’est dire, étant donné l’assemblage pour l’essentiel à base de sangiovese. Le cuir revient en finale. (22,95 $ / ***)

Bonterra Elysian 2016 - Tout sur le VinEnfin, de Californie, laquelle heureusement ne brille plus de tous ses feux, le Merlot Elysian Bonterra 2016 n’est pas donné, mais la qualité y est. Rouge bio, d’une maison bien connue au Québec, le vin est sec, assez corsé sans l’être beaucoup, la complexité aromatique est là (cerise, torréfaction, touche chocolatée), l’ensemble est à la fois généreux et tendu, avec une acidité structurante. (40 $ / ***1/2)

Bonnes dégustations !

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