L’importation privée pourrait rapporter gros à la SAQ
Cela fait 4 ans que les agences d’importation privée et la SAQ ont entamé un processus de consultation afin de, disent-ils de part et d’autre, mieux servir le consommateur, toujours avide de diversité dans les vins et alcools. L’objectif que tout un chacun puisse commander son vin d’importation privé par le biais de SAQ.com d’ici la fin 2018 est tout à fait atteignable, selon le président du RASPIPAV, qui voit là une occasion en or pour la SAQ d’aussi remplir un peu plus ses coffres.
Par Frédéric Arnould (lefred@toutsurlevin.ca)
L’annonce faite par Alain Brunet, le président et chef de la direction de la SAQ, sur ce même blogue hier qu’il allait bel et bien y avoir une grande simplification du processus de commande de vins en importation privée, n’a pas surpris du tout Pierre Birlichi, président du Regroupement des agences spécialisées dans la promotion des importations privées des alcools et des vins (Raspipav).
Pierre Birlichi, président du RASPIPAV
« C’est une vraie collaboration, dit-il, un canal qui a été ouvert il y a 4 ans pour satisfaire les objectifs de la SAQ, les clients du Québec et les agences d’importation privée, une sorte de triangle amoureux ». Quatre ans, c’est long ! Est-ce un indicateur d’une trop grande complexité et de valse-hésitations de part et d’autre de trouver une entente ? Non, assure Birlichi, qui estime que la SAQ a mis beaucoup d’effort et de ressources pour mettre en place sa carte Inspire, véritable mine d’or de marketing pour le monopole. Donc peut-être un peu moins de temps à consacrer à ces consultations avec les agences.
Pour les agences, ces nouveaux progrès de collaboration, c’est tout profit car avoir accès au portail SAQ.com, le point de chute des consommateurs du Québec peu importe où ils soient, signifie un potentiel de commandes surmultiplié. Mais, selon Pierre Birlichi, c’est un avantage qui va dans les deux sens. « Pour la SAQ, c’est un très bel investissement, car le client qui se commande une caisse « panachée » de 12 bouteilles de vins d’importation privée et qui se la fait livrer à la SAQ de son quartier, c’est un beau cadeau. » Il pense que le client risque d’acheter aussi autre chose dans sa succursale. « On amène le client en magasin qui pourrait se faire tenter par un produit en dégustation ou en promotion. »
Les vins ne seront pas plus chers
Simplifier à ce point le processus d’accès à l’IP (importation privée) coûtera-t-elle quelque chose de plus au consommateur ? Le président du Raspipav ne le croit pas, après tout, la majoration des prix englobe déjà les surcoûts. De plus, la livraison se fait déjà dans les mêmes camions de la SAQ, donc il n’y aurait pas de dédoublement de frais. Il voit même dans cette future formule, une occasion en or pour la SAQ d’engranger de futurs bénéfices. Un client qui commande et qui paie le vin d’importation privée en passant par SAQ.com, selon lui, c’est comme une vente par anticipation, car le vin pourrait, dans certains cas, être payé, avant même que la bouteille ne soit en route du domaine vinicole jusqu’au Québec. Bref, des dollars qui rentrent plus rapidement, synonymes de rentabilité pour tout le monde.
Les mensonges de la Commission Robillard
Pierre Birlichi ne mâche pas ses mots quand vient le temps de qualifier le travail de la Commission Robillard qui a bousculé la SAQ, notamment sur son absence de diversité des produits sur le marché. « La démarche de la commission a été partielle ou partiale…On a menti au peuple, la diversité au Québec existait déjà. Il y a déjà 17 000 vins en importation privée, cela représente 2/3 de l’offre actuelle au Québec. La Commission a menti. C’était plutôt un dossier à charge, ni scientifique ni économiste, mais bien politique pour pousser la libéralisation ou la privatisation du marché au Québec. Nous n’avons pas été consulté, la SAQ non plus d’ailleurs, à moins que ce soit la SAQ qui a refusé de répondre, ça je ne sais pas. »
Le monopole reste la meilleure des solutions pour l’IP
Bref, pour Birlichi, le meilleur canal de distribution pour les agences d’IP demeure la situation monopolistique. Surtout qu’avec la promesse de SAQ.com d’ici deux ans, l’offre au client connaîtra un bond sans précédent, de façon « officielle » avec plus de 30-40 000 produits disponibles, du jamais vu sur un seul territoire, ajoute-t-il.
En attendant fin 2018, le seul moyen de pouvoir acheter son vin d’importation privée, une bouteille à la fois, sera cette fin de semaine à Montréal et mardi à Québec lors du salon du RASPIPAV.
Mais, il faut que ce soit clair vis-à-vis l’importation pour le consommateur.
En importation privé, la SAQ leur charge +/-10% de plus sur le coût de chaque bouteille.
La qualité de l’entreposage, du transport (en hiver ça prend des conteneurs chauffés en transport)
Qui surveillera si le vin n’est pas en attente à l’extérieur a une température de plus de 25 degrés?
Qui va vérifier le contenue des bouteilles pour vérifier si c’est bien ce qui est indiqué sur les étiquettes? Actuellement c’est la SAQ.
Dans un restaurent, personne ne sait si le prix du vin d’importation est majorer de 100, 200, ou de 300%! Il devrait y avoir un prix maximum obligatoire entre le prix à l’arrivé au Québec et le commerçant, et avec surveillance de la SAQ.
Avantages sera d’avoir finalement des vins de produits de très haute qualité de petits producteurs a des prix raisonnable. (Trop petit pour les commandes de masse de la SAQ.) Mais l’offre et la demande risque de faire augmenter les prix!
Autant d’éléments à considérer. Merci pour votre commentaire. ?
C’est pas drôle de vouloir tous contrôler! La majoration du prix par un détaillant doit être libre, comme il l’est pour les lunettes les vêtements les montres les téléphones etc… Personne crie au meurtre quand une chemise est revendue 1000% du prix de base
Santé
Il n’est pas clair dans ce contexte de commandes en ligne par voie de la SAQ, comment une agence devra récupérer ses ‘frais d’agence’ auprès des Particuliers. Pour les restos, Ils sont habitués à la double facturation. Pour les particuliers?
Tout restera à déterminer d’ici l’échéance de deux prochaines années lors des consultations entre agences et SAQ.