Pas si fou que ça, ce sommelier…

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RIP David Pelletier, le Sommelier fou… (30 septembre 2016)

Il a une verve, une sacré bonne bouille et un petit côté « ours mal léché » qui parfois dérange ou charme. Qu’importe, David Pelletier est un amateur de la dive bouteille. Cet enseignant au secondaire en débouche plus d’une dans son blog lesommelierfou.com encense les bons et pourfend les insipides. Rencontre au détour de quelques verres. (entrevue audio au bas de l’article)

Par Frédéric Arnould (lefred@toutsurlevin.ca)

C’est affublé d’un chapeau que ne renierait pas Indiana Jones que j’ai rencontré David Pelletier. « Bad hair day » ? Probablement, mais pas de « bad wine day » sur la table. Un pinot noir de Californie de l’iconoclaste de chez « Au bon climat » de Santa Barbara et le décor est planté.

somm« Je ne prétends pas être sommelier, clame-t-il, j’ai jamais fait des services en restauration. Pour moi un sommelier c’est quelqu’un qui est dévoué au service du vin. Étant donné que j’ai un ton un peu irrévérencieux et insolent, je m’inspire un peu du chapelier fou d’Alice au pays des Merveilles. Et de cette façon je me donne une licence de liberté par rapport au sujet que je vais aborder tantôt sérieux, tantôt poétique, tantôt complètement loufoque ou caustique. »

N’importe qui peut-être sommelier ?

Vu qu’il n’y a pas d’ordre professionnel réglementé, est-ce que n’importe qui peut alors prétendre être sommelier alors ? « La crème finit toujours par se ramasser au-dessus et puis les gens qui sont de véritables sommeliers ont fait leurs preuves et n’ont pas à se défendre. Moi le terme sommelier, c’est  pas un terme que j’utilise de manière professionnelle, c’est un personnage, je trippe sur le vin et je connais mon sujet. »

fouPas étonnant que David Pelletier ait choisi de suivre la formation du Wine and Spirit Education Trust (WSET), qui offre l’un des diplômes « référence » dans le domaine de la connaissance du vin. Une choix qu’il a fait pour le sérieux  : « Quand on prétend pouvoir informer les gens avec une tribune, ça demande quand même un certain sérieux. Il faut aller chercher du bagage qui fait en sorte qu’on est mieux armé pour parler d’un certain sujet. Ce que je veux que les gens retiennent c’est que je suis quand même une ressource pertinente, du moins je l’espère  et le fait d’aller chercher cette reconnaissance, ça va permettre aux gens d’être rassurés par rapport à ce que j’offre comme matériel. »

Le vin qui l’a fait le plus vibrer ?

Le cabernet sauvignon Kronos de Cathy Corison. Une femme qui offre quelque chose de différent de l’ordre établi dans la région où elle est, la vallée de Napa où se produisent des vins très concentrés aux taux d’alcool vertigineux. Tout en retenue, beaucoup de grâce, un vin immortel…grâce à son équilibre.

Le pire vin ?

Cela remonte à son enfance, au moment où on commençait à parler de cépages. La gamme de vin qu’on appelait « Fortant de France ». J’ai goûté à ça et je me suis dit, mon Dieu, jamais je vais boire du vin ! Je repense à ce vin et je me dis qu’on en a fait du chemin.

Le plaisir coupable inavouable ?

Pour moi, c’est Coca-Cola ! Le vrai, pas le diète, pas le zéro ! En fin d’après-midi, après la journée de travail, avant l’apéro, histoire de se préparer à ce qui suit.

Pour réécouter le podcast, c’est ici.