Le Roussillon, l’autre Catalogne du vin…
On les appelle Collioure, Tautavel, Rivesaltes, Banyuls…autant d’appellations qui font partie du vignoble du Roussillon. Ce coin de pays se retrouve souvent noyé dans la grande région du Languedoc-Roussillon. Et si on rendait justice à leurs vins et toute la place qu’ils méritent ?
C’est dans les Pyrénées-Orientales, neuvième plus grande région de production de vin de France que les vignobles du Roussillon sont nichés. Cela représente en fait seulement 2% de la production vinicole française. Signe particulier, 80 % des Vins doux naturels de France viennent de là. Mais il y a bien plus, puisque le Roussillon c’est pas moins de 15 AOP (appellation d’origine protégée), 3 IGP (Indication géographique protégée) et 24 cépages cultivés (dont les grenaches, les carignans, cinsault et autre macabeu). De plus, c’est le numéro 1 français en culture biologique et biodynamique.
Magnifique région
À écouter parler Éric Aracil, responsable export du Conseil Interprofessionnel des Vins du Roussillon, on a carrément envie de déménager dans ce coin ou domine le Canigou, la montagne sacrée, et de cultiver la vigne aux alentours. Un climat méditerranéen idéal avec les meilleurs moyennes climatiques annuelles (320 jours d’ensoleillement par an) et des terroirs très variés, tout y est pour l’épanouissement de la vigne depuis 28 siècles. Salades, olives, légumes, fruits : le Roussillon produit la plupart du volume français de ces denrées.
Une corne d’abondance qui contraste avec la vigne, car on ne peut pas dire que le Roussillon est en pleine expansion, si l’on en juge par la taille du vignoble. Depuis les 50 dernières années, on est passé de 70 000 hectares à seulement 21 400 ! Un “écrémage” qui s’explique par une recherche constante de la qualité des terroirs. Rassurez-vous, la surface de culture est maintenant stable.
Petits rendements, petits producteurs
Alors que la moyenne française de la vigne plantée en AOP a un rendement de 60 hectolitres de vin par hectare, le Roussillon se contente d’un peu plus de 28 hl par hectare. Donc de très faibles volumes de production (surtout à cause des vins liquoreux) qui expliquent jusqu’à un certain point les prix plus élevés que dans le Languedoc.
Une des particularités de la région, c’est le grand nombre de petits producteurs qui se partagent des “lopins” de 10 hectares. Les 2 200 familles qui travaillent dans les vignes sont regroupées en 25 caves coopératives (75% de la production) et 380 caves privées. Ces gens fiers sont les Catalans français. Catalans d’abord, Français ensuite comme aime à le rappeler Éric Aracil…Des familles fières et bien carrées avec du caractère comme on les aime quoi…
Quatre vins pour apprécier le Roussillon
Cliquez sur les bouteilles pour les disponibilités SAQ.
Domaine de Bila-Haut, Chapoutier, Occultum Lapidem, AOP Côtes du Roussillon, 2014
Le géant du Rhône Chapoutier est aussi présent dans le Roussillon avec le domaine Bila-Haut. Au nez c’est une “explosion florale” : violette et pivoine avec du poivre blanc, de la chair croquante de raisin et de la viande fraîchement tranchée. (fermez les yeux et humez…) Belle réussite pour ce vin facile à boire, mais non sans finesse. (26,50$)
Domaine Mas Bécha, Cuvée Excellence, AOP Côtes du Roussillon, Les Aspres, 2014
Bécha pour Béatrice et Charles, tout simplement. Robe très dense avec un nez très “betterave rouge”, terreux avec des accents d’épices douces. Du fruit charmeur qui provient de la syrah, du grenache et du mourvèdre. Joli grain de tanin avec de la chair de prune en bouche. Très gourmand comme vin. (34,50$)
Domaine Mas Amiel, Maury, Vintage 2014
Un des classiques des vins mutés du Roussillon. Le maury est à base de grenache. Cassis, mûres cuites, garrigue et romarin avec notes poivrées, chocolat amer et noix. Beaux tanins accompagnés de graphite en bouche. Parfait pour le cheddar âgé, les fromages bleus et tous les dessert au chocolat. (21,90$)
Dom Brial, AOP Muscat de Rivesaltes, 2014
Oubliez les muscat lourds et banals, voici un bon vin à base de muscat à petits grains assemblé avec du muscat d’Alexandrie. Muscade, poire, fleur d’oranger, melon jaune et litchi et côté très floral. Du raisin très croquant. Belle acidité en bouche qui vient alléger la teneur en sucre. Belle découverte. À essayer pourquoi pas avec un foie gras, des tapas et même de la cuisine indienne ou chinoise. Très bon rapport qualité prix.(19,05$) À la bonne vôtre !