Vive le Médoc !
Avec ses 16 200 hectares, le vignoble du Médoc demeure une des valeurs sûres vers laquelle se tourner quand vient le temps de retrouver ses indémodables classiques. Avec leur diversité de style et leurs grandes maisons de qualité, les appellations du Médoc méritent leur place sur votre table. Petit rappel sur ce coin de pays aux vins délicieux.
Vous avez sûrement déjà entendu dire que le Bordeaux était dépassé, vieux jeu, hors de prix et rendu obsolète par la diversité des vins disponibles sur les marchés. Il est vrai que les prix prohibitifs des 60 grands crus classés n’ont pas aidé la cause. Mais si l’on sort du classement de 1855, force est de constater qu’il existe de belles petite pépites viniques issues du Médoc justement.
Huit appellations à explorer
Source : Vins de Bordeaux
Outre les deux appellations sous-régionales du Médoc et du Haut-Médoc, on y trouve les six communales du Nord au Sud de Saint-Estèphe, Pauillac, Saint-Julien, Listrac-Médoc, Moulis (prononcez Moulisse !) et Margaux. Chacune avec ses spécificités propres mais avec toutefois quelques points communs tels que l’omniprésence dans le sol de graves, le potentiel de garde du vin et la grande digestibilité. Avec son influence de presqu’île qui sert de régulation thermique pour le vignoble, le Médoc profite ainsi d’un climat chaud, humide, ensoleillé et ventilé.
Le Médoc en chiffres
15% du vignoble bordelais
1500 châteaux et marques
100 millions de bouteilles
Remonter à l’avant-plan
La grande menace au succès du vignoble du Médoc et à fortiori de celui de Bordeaux, vient de la France elle-même. Avec ses politiques gouvernementales successives de « découragement » de la consommation de vin, la France continue de boire de moins en moins de vin et malheureusement, le Bordelais trinque. Si la Chine a en quelque sorte sauvé le vignoble en important des sommes importantes de vin, il faut que la région mette les bouchées doubles pour sortir de l’ornière. « On n’est plus tout seul, il faut faire notre place à nouveau », déclare Carole Vidal, directrice du Conseil des vins du Médoc, qui avoue faire face à une concurrence sans précédent de toutes parts du globe.
Une démarche environnementale
En 2019, 65% des vignobles du Médoc étaient certifiés par une démarche environnementale. Que ce soit la Haute Valeur Environnementale (HVE), l’agriculture raisonnée, le bio ou même la biodynamie, le Médoc sait que la suite des choses passe aussi par ce meilleur respect de la nature.
On déguste ?
Château Tour Saint-Bonnet, Médoc, 2015, Bordeaux, France
Très abordable pour sa qualité, ce Médoc au merlot dominant à 65% fait la part belle à un fruité frais avec un carrure un peu rustique de prime abord mais qui laisse une impression finale charmeuse en bouche. Certifié en HVE niveau 3. Quantités limitées. (23,85$)
Château de Gironville, Cru bourgeois, 2016, Haut-Médoc, Bordeaux, France
Au sud de l’appellation médocaine, on trouve ce domaine qui assemble dans ce vin 45% de merlot, 45% de cabernet sauvignon et un astucieux 10% de petit verdot (un « poivre fruité » comme l’appelle son producteur). Belle souplesse du tanin dans ce millésime classique de 2016 où le fruit rouge frais est présent tout en fraîcheur. Très fin dosage du bois. (30$)
Château La Garricq, 2015, Cru bourgeois, Moulis-en-Médoc, Bordeaux France
Avec 50% de cabernet sauvignon, 30% de merlot et 20% de petit verdot, ce 2015 est flatteur comme le millésime bordelais. Ouvert il y a deux jours, il avait ses tanins fermes qui encadraient très bien son fruité plutôt mûr typique de 2015. Redégusté deux jours plus tard, il avait encore une bonne mâche mais déjà plus assouplie et sa finale était davantage grillée. (34,75$)
Château Beau-Site, 2015, St-Estèphe, France
Autant le dire tout de suite, le Saint-Estèphe est mon appellation préférée dans le Médoc. C’est bâti pour durer avec une colonne vertébrale de cabernet sauvignon et ce côté fumé typique en finale. Ce Beau-Site livre bien des promesse dès maintenant tout en élégance et en fermeté affirmé et assumée. Ses 18 mois de bois accentuent ces effluves de lardons fumés. Beaux tanins promtetteurs pour la dizaine d’années qui s’en viennent. (43,75$)