Pour s’y retrouver parmi quelques cépages rouges
Comment s’y retrouver parmi les merlot, cabernet sauvignon et autres tempranillo ? Voici une description sommaire, non exhaustive, je le précise de quelques cépages rouges très répandus. Juste pour vous donner des points de repère dans ce dédale de cépages qui se comptent par milliers dans le monde.
Cabernet franc : « Papa » du cabernet sauvignon, ce cépage recèle d’arômes terreux, de fraises, de violettes et offre une fraîcheur (parfois végétale) en bouche. Planté sur 45 000 hectares à travers le monde, il donne d’excellents résultats dans la Loire avec les appellations Saumur, Chinon et Saumur-Champigny. Il est le compagnon indispensable du merlot pour confectionner les meilleurs St-Émilion dont le fameux Cheval Blanc.
Cabernet sauvignon : « Fils » du cabernet franc et du sauvignon blanc, c’est le cépage le plus noble des assemblages bordelais. Il donne au vin sa charpente, sa structure tannique avec des arômes de cassis, de fruits noirs et parfois de poivron vert. Très populaire dans les vignobles du Bordelais, de la Californie (Napa), du Chili et de l’Australie (Coonawara). Costaud et excellent lorsqu’il est seul, et « amélioré » lorsqu’on l’assemble avec son « compagnon » préféré, le merlot. Avec ce dernier, le cabernet franc, le malbec et le petit verdot, il compose le quintette idéal des meilleurs bordeaux classiques.
Gamay : Qui dit gamay, dit beaujolais. Un cépage que les producteurs du Beaujolais confectionnent par « macération carbonique » pour mettre au monde rapidement pour la troisième semaine de novembre le fameux beaujolais nouveau. Ancien clone du pinot noir, le gamay en épouse d’ailleurs les complexités aromatiques avec le temps, dans le cas de ses meilleurs crus. Poussé par ce formidable outil de promotion qu’est la fête du beaujolais nouveau (parfois à double tranchant), le gamay se retrouve heureusement dans une dizaine de crus qui donne l’occasion de découvrir ce cépage parfois mal-aimé. Pensez au délicat St-Amour, aux charpentés Morgon et Moulin à vent et au léger Brouilly. Arômes de banane mûre, bonbon anglais, cerise bien mûre, fraise, framboise, groseille, et fleurs d’iris et de jasmin.
Grenache : Omniprésent dans le Châteauneuf-du-Pape, il y partage la vedette avec jusqu’à 17 autres cépages. Ces vins sont corsés, capitaux et d’une belle couleur rouge. Il vieillit vite et sa couleur peut s’oxyder rapidement, tirant sur le rancio orange. Le grenache produit d’excellents vins de garde lorsque « marié » avec d’autres cépages. Arômes de framboise, cassis, épices, cacao, pruneaux, poivre et de réglisse noire. Présent aussi dans le Roussillon, en Espagne (Garnacha), Californie et Australie. Composante des vins « GSM » (grenache, syrah,mourvèdre) populaires en Australie.
Malbec : Appelé aussi le vin noir ou cot, ce cépage originaire du Quercy en France donne au vin couleur et tanins. C’est le cépage essentiel de l’appellation française Cahors. L’Argentine qui en a planté sur 25 000 hectares s’est littéralement approprié ce raisin en le faisant « fructifier » dans ses ventes à travers le monde. Pas étonnant que certains producteurs français mettent en évidence le mot Malbec sur leur étiquette aux dépens de Cahors pour profiter de la manne argentine. Apte au vieillissement, il dégage des arômes de prunes, de mûres et de violette.
Merlot : le classique des cépages rouges. Souvent ridiculisé (et à tort) dans le film « Sideways, le merlot constitue des vins plaisants et ô combien complexes dans le cas des meilleurs crus. Sa texture est veloutée, aux évidents arômes de prunes. Pensez aux St-Émilion qui l’allie avec le cabernet franc ou encore au Pomerol avec le plus célèbre et probablement le plus cher des vins, le Pétrus.
Mourvèdre : D’origine espagnole (monastrell), le mourvèdre produit des vins structurés, riches en alcool et en tanins. Indissociable de l’appellation provençale de Bandol et de la région de Jumilla en Espagne, il est aussi présent dans le Languedoc-Roussillon. Mûres, prune, réglisse, cuir, notes animales de musc, épices et poivre. De par sa structure, il peut donner de bons vins vieillis. Vous en trouverez aussi beaucoup en Australie sous le nom de mataro.
Nebbiolo : Synonyme de « brouillard », c’est la star du Piedmont où il produit de formidables Barolos. C’est un cépage italien de maturation tardive, parfait pour le Barolo et le Barbaresco. Quand il est parfaitement mûr, il est riche en tanins, en acide et en pigments, ce qui offre la possibilité d’un long vieillissement en barrique et en bouteille. Notes de cerise, fruits rouges confiturés, fumé, pétales de roses, prune, thé, truffe et champignon.
Petit Verdot : Rarement embouteillé seul (quoi qu’il existe de bons exemples structurés en Australie) il apporte aux assemblages de Bordeaux, de la couleur et un certain équilibre grâce à son acidité naturelle. Fleurs, fruits rouges et épices font partie de ses caractéristiques aromatiques.
Pinot noir : Un raisin fragile, parfois difficile à cultiver selon les régions et surtout le climat. Il donne lieu aux plus grands chefs d’oeuvre de la Bourgogne, de l’Alsace et dela Champagne où il constitue aux côtés du pinot meunier et du Chardonnay, la structure des meilleurs champagnes.L’Oregon l’a adopté comme son cépage de prédilection. Pas étonnant que la maison Drouhin, se soit lancée dans ces terres qui ont les mêmes caractéristiques géographiques et climatiques de la Bourgogne. Donne de beaux résultats en Nouvelle-Zélande (Central Otago et Martinborough) ainsi qu’en Californie (Sonoma, Carneros, Russian River). Attendez-vous à de la cerise, fraise, groseille, myrtille, griotte, notes animales, pivoine, sous-bois et cuir
Sangiovese : Ce cépage rouge italien ne se retrouve pas juste dans les chiantis, pensez à l’excellent Brunello de Montalcino où sa longévité peut produire des merveilles de complexité. Il donne un vin fruité, avec une bonne structure tannique, parfois astringent mais qui se transforme avec le temps en une solide charpente, idéale pour le vieillissement des meilleurs d’entre eux. Arômes de confitures, de groseilles, de baies sauvages, de cerises noires et de violette poivrée.
Syrah : Le cépage par excellence du nord du Rhône, la syrah se retrouve maître d’oeuvre dans les Côte Rôtie, Cornas, Hermitage et Saint-Joseph entre autres. Il produit des vins de couleur intense, riches en alcool, très aromatiques, complexes, tanniques et bien structurés. Arômes de cassis, de cerise, épices poivrées, framboise, notes animales (cuir), réglisse et parfois de tabac. Oui, c’est la parent du shiraz, le cépage incontournable de l’Australie (région de Barossa). De bons résultats aussi en Californie avec les « Rhône Rangers » dans cet état américain (Randall Graham).
Tempranillo : Vedette incontestée de la région de Rioja, il porte aussi le nom de cencibel, tinto roriz, aragonez ou tinta de toro selon les régions où il est cultivé. Il donne des vins de qualité, modérément acides, aptes au vieillissement (pensez au Gran reserva espagnoles), et fruités aux arômes de cerise, de framboises et parfois de figue séchée.L’Argentine est le deuxième plus important vignoble de ce cépage près l’Espagne.
Zinfandel : À l’origine des bombes fruitées alcoolisées de la Californie, le zinfandel produit des vins aux arômes de cerises, framboise, mûre, réglisse, épices et tabac blond. Tolérant bien la chaleur forte, il couvre 10% du vignoble californien. Pensez à la région de Lodi. Donne aussi des rosés agréables à boire, mi-doux à base de zinfandel blanc. Les meilleurs exemples se trouvent lorsqu’il est assemblé avec d’autres congénères (le domaine californien de Ridge en est un bel exemple).
Et les blancs alors ? Voici un autre aide-mémoire pour les cépages blancs !
je trouve les suggestions de vins très intéressantes
Merci beaucoup Danièle. Merci de visiter ce blogue. C’est très apprécié !
Frédéric.