By George !
Vous vous souvenez, peut-être, j’avais parlé d’un vin jordanien rapporté de voyage par des amis et que je me proposais de goûter avec eux, par curiosité. Le bouchon a finalement sauté la fin de semaine dernière. Et puis ?
Par Marc Chapleau
No big deal, comme on dit en swahili. Ce Cabernet Sauvignon Saint George 2010 n’était pas inintéressant, attention, c’était corsé et concentré sans être bodybuildé. Mais, bien sûr qu’il y a un mais, c’était aussi sacrément boisé. Pas au point d’écraser complètement le fruit, mais pas loin. Du chêne français, à vue de nez. Dommage. Et désolé pour les copains, à qui je demande de ne surtout pas en faire une affaire personnelle, such is life, c’est tout. (Je publie quand même ici la photo que l’on avait savamment mise en scène, dans la véranda, avant d’ouvrir la bouteille. Ce sera au moins ça.)
Autrement, quelques bonnes bouteilles ont par ailleurs défilé devant mes yeux ces derniers jours.
La première, je vous l’ai déjà suggérée voilà quelques semaines ; or je viens juste de goûter à nouveau ce Côtes-du-Rhône 2016 Guigal. Impeccable ! Toujours aucune fausse note dans ce rouge d’entrée de gamme de la célèbre maison d’Ampuis, d’une étonnante élégance pour un vin de ce prix. C’est à l’évidence très travaillé, rien n’accroche, du velours. On pourrait trouver cela ennuyant, or non, c’est bon, ça se boit tout seul. Excellent rapport qualité-prix ! (19,85 $ / 90)
Pas très loin, un peu plus au sud et plus à l’ouest, je suis tombé sur le Saint-Chinian Classic Domaine La Madura 2017. Un beau rouge du Languedoc, peu marqué par la syrah, surtout composé de carignan et de grenache. Résultat : du corps et de la finesse, un style élancé et épuré qui ne manque pas de générosité. Finale sur la fraîcheur et les épices. Du bien bel ouvrage, à bon prix qui plus est. (19,45 $ / 90)
On maintient le cap, vers le couchant, et nous voilà-t-y pas à Bordeaux. Le Château Larose-Perganson 2012 est un très bon rouge d’appellation haut-médoc, étonnamment étoffé pour un 2012, avec même sinon de la minéralité du moins une agréable astringence, une empreinte tannique bien présente et bien équilibrée, un côté réglissé, de la fraîcheur, de la persistance. N.B. Il en reste peu dans le réseau de la SAQ. (35,50 $ / 90)
Un gin, pour finir. Au nom polémique, à Montréal même du moins, étant donné le controversé projet de développement au croisement des autoroutes 40 et 15. C’est du Gin Royalmount dont il est ici question. « Un gin botanique haut de gamme avec des notes d’agrumes, de concombre et de rose », clame la fiche de présentation accompagnant ce nouveau spiritueux québécois de la Distillerie 1769. Force est de reconnaître qu’on retrouve effectivement ces arômes au nez, tandis qu’en bouche le gin est suave, avec une texture enveloppante, si bien que même dégusté nature, température pièce, l’alcool, pourtant à 40 pour cent, est perceptible, sans plus, aucune brûlure ni aspérité. Excellent ! (49,25 $ / 92)