Fête des pères : Bordeaux, californien, riesling, porto ou whisky ?
Oubliez la morne cravate ou l’après-rasage bon marché qui vont tous deux mourir d’ennui sur une tablette ! Pour célébrer votre paternel, pourquoi ne pas le récompenser en bonheur liquide ? Par contre, là aussi, oubliez les Baby duck, Black Tower et Blue Nun et Crème de menthe de ce monde… Dites-lui je t’aime en sortant le tire-bouchon. Qui sait, il partagera peut-être son nectar avec vous.
Par Frédéric Arnould (lefred@toutsurlevin.ca)
Le cliché voudrait que les papas ne boivent que du gros rouge musclé ou de la bière brune. Des lieux communs aussi éculés et loin de la vérité que ceux qui entourent ces dames qui apparemment, ne boiraient que du pinot grigio et du chardonnay, incapables de consommer plus rouge que du pinot noir. Les palais se raffinent sans cesse et se diversifient davantage. Voici donc pour contenter le plus grand nombre de pères fêtés, quelques suggestions, du riesling au bourbon en passant par un cabernet-sauvignon de la Californie.
Léon Beyer Riesling Réserve, Alsace
Année après année, je ne me lasse pas de ce riesling (un cépage malheureusement pas assez populaire à mon goût). Cette maison alsacienne établie en 1580 nous offre ici un vin fruité et vif qui regorge de citron et de lime. Un petit côté minéral et quelques arômes de fleurs blanches viennent compléter ce riesling gourmand à la belle acidité. (19,50$)
Pfaffenheim , Gewurztraminer, Alsace

Si vous lui faites la surprise de lui cuisiner du thaïlandais un peu relevé, alors n’hésitez pas à sortir un autre vin de l’Alsace. Un cépage imprononçable mais ô combien intéressant. C’est gras en bouche et cela fleure bon la rose et le litchi (typique du gewurztraminer). (19,95)
Pinot noir, Joseph Drouhin, Bourgogne, France
Restons dans la douceur veloutée avec ce Bourgogne d’une maison qu’on ne présente plus chez les initiés. Ce pinot noir, c’est du velours d’entrée de gamme avec un tantinet de muscle quand même. Ce bourgogne dégage des arômes de beaux fruits noirs et de fruits rouges ainsi que quelques épices. Une belle onctuosité en bouche, loin de certains pinots parfois acides et sans relief. Chuchotez à papa qu’il est prêt à boire maintenant, autant le partager avec vous. (24,95$)
Château Lafon Rochet, St-Estèphe, Bordeaux
Bon, je l’avoue, en tant que papa, je fais cette suggestion de manière tout à fait intéressée. Pour les fans de Bordeaux de qualité qui ne voudraient pas pour autant devoir refinancer l’hypothèque de la maison, ce grand cru classé de l’appellation St-Estèphe, donc à dominance de cabernet-sauvignon, est magnifique. J’ai récemment ouvert le 2004, à point. Vous trouverez probablement le 2010 en succursale, à mettre en cave quelques années. Cassis, boîte à cigares, cuir et épices au rendez-vous. (76$)
Kenwood Jack London Cabernet-sauvignon, Californie (+/- 39$)
Il y a quelques années déjà, j’ai découvert ce cabernet sauvignon lors d’un passage dans un magasin de vins en Californie. C’est du solide de chez « Corsé et Corsé » ! En plein coeur de Sonoma, Kenwood produit ce cabernet-sauvignon de la série hommage à Jack London. Mûres, cassis, épices et arômes fumés. Assurément, un beau cadeau pour les amateurs de californiens musclés, je parle de vin bien sûr. (36$)
Porto Tawny, Graham, 10 ans, Portugal
Papa a la dent sucrée et préfère le porto ? Qu’à cela ne tienne, voici un digne représentant de ce vin fortifié. Ce porto a au moins passé 10 ans en fût avant d’être embouteillé. Cassonade, caramel, écorces d’orange, ce vin est très beau à boire en contemplant un brasero. Une fois ouverte, la bouteille peut se conserver 2-3 mois maximum. Ensuite, le vin perdra sa fraîcheur. Partages donc garantis là-aussi. (29,95$)
Woodford Reserve, Bourbon, Kentucky
« Tout sur le vin » et alors ? Je n’ai pas passé 3 ans à étudier les vins et les spiritueux du monde entier pour passer sous silence les whiskys. Donc, pour les papas qui préféreraient un alcool de derrière les fagots, pourquoi ne pas embarquer dans la tendance mondiale de se jeter quelques godets de bourbon derrière la « morne » cravate ? Le bourbon est, à tort, vu par les puristes qui ne jurent que par le scotch, comme un whisky bas de gamme. Balivernes ! Ce n’est pas parce que le bourbon est confectionné à hauteur d’au moins 51 pour cent de maïs qu’on n’a pas droit à une complexité de qualité. Ce Woodford Reserve est frais, floral, épicé et boisé avec une finale sur la vanille (48,75$).
Highland Park, Scotch whisky, 12 ans d’âge, Écosse
En terminant, un scotch tout en douceur et subtilité avec des arômes de fumée à la tourbe (typique du scotch) mais pas trop marqués comme certains whiskys écossais. Notes fruitées, pointe de miel et de vanille. Très agréable, à siroter sans glace bien sûr. (80$)
En passant, au Canada, au Japon et au Royaume-Uni dont l’Écosse, on écrit whisky alors qu’aux États-Unis et en Irlande, on écrira whiskey. Là-dessus, « à la bonne vôtre » et bonne fête Papa !