Les trois vins de la semaine
Depuis quelques semaines, on voit apparaître ici et là des nouveaux produits qu’on n’avait jamais vus avant. Et pour cause, puisque la SAQ lance des concours de popularité de vins dans une quarantaine de succursales. En clair, si ces nouvelles bouteilles se vendent bien, le vin sera fourni en quantité suffisante dans tout le réseau du monopole. Bref, une belle assurance de succès et de vente pour le producteur et l’agence d’importation de vins qui le distribue. Et la concurrence est féroce.
La SAQ appelle ça les produits « pépinière ». Voici donc deux exemples de ces bouteilles qui essaient de vous séduire et une autre valeur sûre déjà établie dans le réseau.
Le Grand Ballon, Chardonnay, 2016, Vallée de la Loire, France
Voilà un vin qui a déjà un frère dans le réseau, la version sauvignon blanc, plutôt bien réussie. Ce producteur de la Loire récidive avec cette fois-ci la version chardonnay. Un blanc plutôt vif, avec des notes minérales, des parfums de fleurs blanche et de citron. C’est moins tranchant que la version sauvignon blanc évidemment, mais c’est frais et gourmand, surtout pour ce prix. (13,60$)
Le Bordeaux de Citran, Bordeaux supérieur, 2015, France
Ils sont plutôt rares les bons petits Bordeaux à moins de 20$. Je dis « petits » parce qu’il ne faut pas se le cacher, les classiques bordelais sont souvent oubliés par la clientèle qui cherche toujours de meilleurs aubaines à meilleurs prix. Le groupe Ginestet qui a un chiffre d’affaires de plus de 118 millions de dollars a tout un portefeuille de crus et de grands crus qu’il vend à travers le monde. Parmi ceux-ci le Château Citran, un beau domaine qui représente bien ce que doit être un Bordeaux classique. On connaissait déjà le Moulin de Citran, le très bon deuxième vin du domaine. Voilà que sort dans la pépinière SAQ, le Bordeaux de Citran, un vin d’entrée de gamme qui devrait satisfaire les amateurs d’aubaines bordelaises. Cet assemblage de cabernet sauvignon (75%), de merlot (23%) et de cabernet franc (2%) sent bon le bon fruit mûr et les épices. Avec sa bonne longueur en bouche, on ne peut que souligner l’effort plutôt réussi de ce groupe vinicole multimillionnaire de desservir tous les budgets. Et pour avoir dégusté le millésime 2010, sept ans plus tard, il y a là un certain potentiel de vieillissement intéressant pour ce prix. (18,45$)
Ortas Prestige, Cave de Rasteau, 2012, Vallée du Rhône, France
La valeur sur, la voici : une belle cave, digne représentante de la vallée du Rhône que ce vignoble de Rasteau qui s’étend sur quelque 700 hectares de vignes. On aimait déjà beaucoup le Tradition, mais là on apprécie la charpente et le fruit de cette cuvée Prestige. 50 % de grenache, 35 de syrah et le reste de mourvèdre se marient plutôt bien pour donner un vin poivré avec beaucoup de fruits noirs et ces notes de garrigues du sud de la France. Servi à 16 degrés, il s’est bien défendu contre mon T-bone, mais il pourrait tout autant être le bon compagnon d’un gibier à plume. (22,35$) À la bonne vôtre !